Les chômeurs, privés de leurs droits les plus élémentaires ont décidé de réagir en citoyens. Ces hommes et ces femmes qui se battent pour l’égalité en droit et en dignité qui leur est due. Rappelons qu’en 1936, le congrès de la Ligue des droits de l’homme proposa un complément à la Déclaration des droits de 1789 qui prévoyait ’ le droit à un travail assez réduit pour laisser des loisirs, assez rémunéré pour que tous aient largement part au bien être que les progrès de la science et de la technique rendent de plus en plus accessible, et qu’une répartition équitable doit et peut-être assurée à tous ’. Au lendemain de la victoire de 1945 ; le préambule de la Constitution de 1946, qui est toujours notre loi fondamentale, instituait comme un droit celui ’ d’obtenir un emploi ’ et affirmait solennellement que ’ Tout être humain qui en raison de la situation économique, se trouve dans l’incapacité de travailler a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence ’. Ce sont donc bien là des droits fondamentaux que reconnaît aussi de façon formelle l’article 22 de la Déclaration universelle qui sont bafoués.
Ceux qui, au nom du libéralisme, de la loi du marché, de la mondialisation, détiennent le pouvoir économique sont comptables du respect de ces droits. Il n’est plus supportable de voir s’amplifier sans cesse l’injustice sociale et les inégalités. Pendant que ceux qui détiennent le capital voient leurs fortunes s’accroître chaque jour, ceux qui ne possèdent que leur force de travail inemployée s’enfoncent dans la misère et sont rejetés de la société.
Il incombe aux responsables politiques démocratiquement élus de ne pas permettre que s’instaure une société dans laquelle le lien social est ainsi compromis. Faut-il rappeler le préambule de la Déclaration universelle qui rappelle ’ qu’il est essentiel que les droits de l’homme soient protégés par un régime de droit pour que l’homme ne soit pas contraint en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l’oppression ’.
La Ligue des droits de l’homme appelle les citoyens à manifester leur solidarité et leur soutien aux chômeurs en lutte.
Elle organise le samedi 10 janvier 1998 de 9 heures à 18 heures à la Bourse du travail de Saint-Denis (93), 9-11 rue Génin, un séminaire sur le thème ’ DROIT AU TRAVAIL, un droit de l’homme à défendre aujourd’hui ? ’, au cours duquel seront abordés divers sujets notamment sur le rôle et la place du travail dans notre société et les remèdes et les alternatives à la crise du travail avec la participation des syndicats et des associations de chômeurs.
Paris, le 5 janvier 1998