Pour Alerte, l’annonce du gel des prestations sociales et de la revalorisation du RSA jusqu’en octobre 2015 a constitué non seulement un message désespérant pour les plus fragiles, à qui l’on demandait de participer à l’effort collectif au-delà de leurs capacités, mais aussi un choix politique injuste et irresponsable face à l’augmentation de la pauvreté dans le pays.Dans un communiqué en date du 18 avril, le collectif Alerte, dont la LDH fait partie, a rappelé que :
« Le plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale proposé par Alerte en 2012 et adopté par l’Etat en janvier 2013, prévoyait de nombreuses mesures et notamment une revalorisation progressive du RSA de 10 % jusqu’en 2017. La suspension de cette mesure provoque la colère des associations de solidarité qui n’acceptent pas que les deux millions d’allocataires et leurs foyers, qui survivent avec moins de 500 €/mois (pour une personne seule) soient les premiers sacrifiés de ce programme d’économie.
Autre injustice, le gel de l’APL, qui va toucher plus de quatre millions de bénéficiaires, majoritairement des personnes à bas revenu ou qui vivent sous le seuil de pauvreté, ne fera qu’aggraver la crise du logement et les impayés de loyer.
Les associations de lutte contre l’exclusion refusent que les plus fragiles soient une variable d’ajustement, servant la mise en place d’un Pacte de responsabilité qui ignore, faute de contreparties en matière de créations d’emplois accessibles aux précaires, la situation sociale des neuf millions de Français qui vivent sous le seuil de pauvreté. »
Depuis ce communiqué, le Premier ministre est revenu sur certains aspects du Pacte de responsabilité. Dans un courrier adressé aux députés quelques jours avant le vote, il s’est engagé à respecter la date prévue pour la revalorisation du RSA, à prendre des mesures fiscales de soutien au pouvoir d’achat des ménages modestes, à revaloriser les rémunérations des fonctionnaires les plus modestes. Comme toutes les organisations préoccupées par l’amélioration de la situation des plus précaires, le collectif Alerte a pris acte de ces annonces. Il restera néanmoins attentif au respect des engagements contenus dans le plan quinquennal interministériel de lutte contre la pauvreté, adopté en janvier 2013. Outre des mesures concrètes, ce plan a pour ambition, rappelons-le, de changer la conception même de lutte contre la pauvreté, en ne la traitant plus comme un phénomène à la marge appelant des réponses spécifiques, mais comme le résultat de l’ensemble des politiques publiques qui doivent viser l’accès de tous au droit commun.