La section de Levallois de la LDH s’associe à l’appel à rassemblement pour réclamer la vérité sur la mort d’Abou Bakari Tandia, décédé en 2005 après avoir été placé en garde à vue. Le 5 décembre 2004 en début de soirée, Abou Bakari Tandia, 38 ans, résidant en France depuis treize ans, d’origine malienne, est interpellé à Courbevoie (92) par la brigade canine et emmené au commissariat. Sans papiers, il est placé en garde à vue. Dans la nuit, il tombe dans le coma. Il est hospitalisé mais son coma est irréversible.
Le procureur de Nanterre se déplace dans la nuit et classe l’affaire sans suite. Version des policiers : Abou Bakari Tandia se serait volontairement frappé la tête contre le mur dans sa cellule et serait tombé inanimé. Mais ni les constations faites en hôpital ni le rapport d’autopsie réalisé après le décès n’ont détecté de lésions du crâne. Sa famille ne constate pas de marques visibles sur sa tête ou son visage. Le 24 janvier 2005, Abou Bakari s’éteint à l’hôpital. Son corps subit une autopsie, puis son frère le ramène au Mali.
En avril 2005, sa famille dépose plainte et se constitue partie civile. Puis une association de soutien se constitue. Cette association, Vérité et justice pour Abou Bakari Tandia (qui a reçu le soutien de la section LDH de Levallois), continue d’agir. Elle organise un grand rassemblement à Paris samedi, 12 septembre 2009, à 14h. Le rendez-vous est fixé à proximité du Ministère de la Justice, Place Vendôme : angle rue de Castiglione / rue St Honoré.
Comme l’a signalé une large couverture par la presse (Le Parisien, Le Monde, France 3…), la version policière est en train de s’effondrer ! L’expertise médicale écarte la version donnée par les policiers et prouve que Abou Bakari Tandia a subi des violences ayant entrainé la mort.
Les proches et l’association de soutien attendent justice et dénoncent un enchaînement scandaleux de dysfonctionnements des services publics :
– Classement “sans suite” par le procureur de Nanterre en poste en 2005 avant les conclusions définitives d’autopsie;
– Disparition pendant 4 ans des principaux éléments du dossier médical;
– Caméra “en panne” dans la cellule de garde à vue où Abou Bakari est tombé dans le coma;
– Disparition de certains vêtements de la victime;
– Non conservation des autres vêtements dans des conditions permettant l’exploitation d’indices scientifiques.
L’action actuelle et le rassemblement de samedi ont plusieurs objectifs : que l’instruction judiciaire en cours aille jusqu’au bout, que de tels drames ne se reproduisent plus dans nos commissariats, que personne ne meure de n’avoir pu présenter des papiers en règle, en France, au XXIe siècle.
Avec le soutien d’Amnesty International, de la Cimade, de la Dynamique malienne, de l’association Vérité et Justice pour Lamine Dieng, du RESF 92, de SOS Racisme 92, de la section de Levallois de la Ligue des droits de l’Homme, de Police personne ne bouge, du MQJS …
Paris, le 9 septembre.