Communiqué de la LDH
Dans la discrétion de la période estivale, le ministère de l’Education règle ses comptes et cherche à juguler l’opposition très active depuis des mois contre la succession de réformes imposées au mépris des avis négatifs de la très grande majorité des parties prenantes du secteur éducatif.
La suppression à terme des RASED (réseaux d’aide aux élèves en difficulté), la limitation de fait de l’accueil en maternelle par la création de structures d’accueil hors des écoles des enfants de 2 ans, les suppressions de postes budgétaires qui font de l’Education nationale le plus grand contributeur en la matière, font sens et montrent que le gouvernement s’est lancé dans une opération concertée de dénigrement, de limitation et de mise au pas du service public d’éducation.
L’année scolaire écoulée a connu une mobilisation très forte à l’appel unitaire en particulier des organisations syndicales. Au-delà de ces luttes collectives, en décidant d’affirmer leur responsabilité individuelle, des enseignants, refusant d’être assignés à une fonction d’exécutants sans initiative ni éthique, ont choisi d’entrer selon leurs propres termes en résistance pédagogique.
A Toulouse, Alain Refalo vient d’être victime de la part de l’inspecteur d’académie de la Haute-Garonne d’une sanction pour l’exemple. Ce ne sont pas des faits qui sont ainsi jugés, mais c’est la volonté du ministère de l’Education de faire du maintien de l’ordre qui est ainsi affirmée, et il est à craindre que d’autres décisions du même ordre soient prises dans d’autres départements.
La LDH apporte son soutien aux personnes confrontées à une administration engagée dans une dynamique répressive et demande l’annulation des sanctions prises ou à venir à Toulouse et ailleurs. Face à une situation aussi dégradée, la LDH appelle à un débat national sur le rôle, l’avenir et les moyens du service public d’Education. Mais ce débat n’aura de signification qu’en l’absence de mesures disciplinaires de façon à entendre la voix des enseignants et de l’ensemble des personnels et prendre en compte les avis de leurs organisations syndicales, associatives et professionnelles.
Paris, le 28 juillet 2009