Le peuple afghan, après plus de 20 ans de guerre, subit, une nouvelle fois, les conséquences d’un conflit dans lequel il ne peut tenir que le rôle de victime. Sans méconnaître la nécessité de réprimer ceux qui usent des armes de la terreur, la LDH relève que l’action militaire déclenchée par les U.S.A. et ses alliés ne résulte pas d’une démarche de la communauté internationale dans son ensemble décidée par le conseil de sécurité de l’ONU.
La LDH constate aussi que tous les Etats concernés se sont abstenus de soumettre au débat public, notamment au Conseil de Sécurité, les preuves qui leur ont permis de déclencher ces actes de guerre. Il est pourtant essentiel, tant pour le respect de la légalité internationale que du fonctionnement démocratique de nos Etats, qu’au moins les représentations nationales puissent s’assurer de la réalité des faits allégués.
A ce titre, la LDH demande que le Parlement français soit informé d’urgence des preuves communiquées aux autorités françaises et qu’il soit consulté, sans tarder, sur la participation de l’armée française aux côtés des États-Unis d’Amérique. Elle déplore que le gouvernement n’ait pas respecté son engagement de saisir les députés et les sénateurs avant tout engagement militaire.
La LDH souligne que ces actions ne sauraient dispenser la communauté internationale, l’Union européenne et la France de s’attaquer aux diverses situations qui constituent, à travers le monde, de véritables dénis de droit que les auteurs d’attentats aveugles exploitent au profit de leur appétit de pouvoir.
A cet égard, mettre un terme à l’injustice subie par le peuple palestinien et répondre à sa volonté de se constituer en État, sont une nécessité absolue si l’on veut que des centaines de millions d’individus cessent de regarder la politique menée comme l’expression des seuls intérêts d’une partie du monde.
En France, la LDH appelle le gouvernement à s’abstenir de toute législation d’exception, toujours dangereuse pour la démocratie, et dont la mise en œuvre risque de faire imploser la cohésion sociale de notre pays. Elle rappelle que toutes les personnes qui vivent en France ont droit, en tous lieux et en toutes circonstances au respect de leur opinion et à une totale égalité de traitement.
Paris, le 8 octobre 2001