Communiqué LDH
Le préfet des Pyrénées-Atlantiques poursuit pour « outrage à représentant de l’Etat » des citoyens qui s’étaient indignés, dans un courriel, du placement d’enfants en rétention. En 2008, Pierre Favre (Haute-Savoie), Gérard Chevrot (Haute-Savoie), Yves Ribault (Savoie), Valérie Martinez (Val-d’Oise), Eric Soares (Charente-Maritime) et Daniel Candas (Rhône) avaient jugé nécessaire de protester en toute conscience. Ils sont aujourd’hui convoqués au tribunal de Pau pour répondre d’un délit qui n’aurait pas dû être instruit. En effet, si la procédure voulue par le préfet prétend empêcher les comparaisons avec le régime de Vichy qu’inspire à certains la politique actuelle d’immigration, elle dissimule mal son véritable objectif : tenter, par l’intimidation, d’empêcher le questionnement de cette politique, et de briser tout élan de solidarité envers les migrants.
Incapable de justifier une politique coercitive de l’immigration, le gouvernement ne sait répondre que par des poursuites judiciaires. Moins de social, plus de pénal : tel est le point cardinal de l’action gouvernementale.
La LDH réaffirme son refus, d’une part, de la pénalisation de l’action militante qui transforme des personnes en « délinquants solidaires » et, d’autre part, de l’archaïque recours au délit d’outrage aux autorités, dont le gouvernement abuse, comme le montre l’action justifiée du Comité pour une dépénalisation du délit d’outrage (Codedo).
Dans la continuité de son opposition au délit d’outrage et au délit de solidarité, la LDH soutient les personnes poursuivies, et demande la relaxe dans une procédure qui n’aurait jamais dû arriver en audience.
Paris, le 10 juin 2010.