Depuis quelques années, les forces de l’ordre s’équipent de pistolets à impulsion électrique, allant même jusqu’à les utiliser contre des mineurs, encore récemment à Marseille. Et un décret vient d’autoriser les polices municipales à utiliser cette arme à leur tour.Indépendamment de la forte polémique qui, en France ou à l’étranger, accompagne le débat autour de la dangerosité de ce pistolet, la Ligue des droits de l’Homme s’inquiète de la généralisation et de la banalisation d’une arme que le Comité de l’ONU contre la torture a qualifiée de « traitement inhumain et dégradant » équivalant à une « forme de torture ».
Au moment où de nombreux incidents graves témoignent de la nécessité pour la police de retisser des liens de confiance avec les citoyens, le développement de l’emploi du Taser ne peut à l’évidence que rendre cette tâche urgente encore plus difficile. On peut craindre en effet que cette arme ne soit trop facilement utilisée comme un moyen de neutralisation, de rétorsion ou d’intimidation sur des personnes ne présentant pas de danger immédiat.
La LDH rappelle que le choix des moyens et des outils d’intervention doit être guidé par le souci constant de ne pas dénaturer les missions de la police afin que la protection des citoyens demeure dans le cadre de la légalité républicaine.
Paris, le 28 octobre 2008