Samedi 8 octobre, place de la République à Paris à partir de 15h00A l’appel de la Coalition d’associations de victimes des années 1990
Tous contre l’impunité en Algérie
Marche pour les disparus
La Coalition d’associations de victimes des années 1990 – Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA), Sos Disparus, Djazairouna, Somoud – appelle à une manifestation pour la Vérité et la Justice, le samedi 8 octobre 2011, à Paris. Dans le contexte des révolutions du monde arabe, la Coalition réaffirme que la lutte contre l’impunité est partie intégrante de celle pour le changement et la démocratie.
Dans les années 1990, notre pays a connu une guerre sanglante menée par les groupes armés islamistes contre la société, qui a causé des centaines de milliers de victimes. Les citoyens non armés et sans protection de la part de l’Etat ont été la cible principale d’assassinats, tortures, disparitions, viols collectifs et massacres.
Dans sa lutte contre le terrorisme, l’Etat a mené une répression massive et aveugle contre la population, avec son lot d’arrestations arbitraires, exécutions extrajudiciaires, tortures et disparitions forcées. 8000 personnes ont « disparu » après avoir été arrêtées par les forces armées de l’Etat. Aucune enquête n’a jamais été menée pour retrouver ces disparus, ni les personnes enlevées par les groupes armés islamistes.
Depuis le milieu des années 1990, les victimes de violations des droits de l’Homme et leurs familles s’insurgent, et revendiquent Vérité et Justice pour pouvoir se reconstruire. Inévitablement, elles assortissent leur lutte au combat pour l’émergence d’un Etat de droit, démocratique et respectueux des droits de l’Homme, ayant la volonté de faire la lumière sur les crimes qui pèsent encore lourdement sur la société algérienne et hypothèquent toute véritable réconciliation.
Depuis la fin des années 1990, différentes amnisties, promues par le président Bouteflika avec la bénédiction du Haut Commandement militaire, ont été adoptées : d’abord, la Concorde civile en faveur des membres des groupes armés islamistes ; ensuite, la Charte dite « Pour la paix et la réconciliation nationale » qui, tout en rééditant l’amnistie de ces groupes, assure, depuis son entrée en vigueur en 2006, l’immunité juridictionnelle des agents de l’Etat et menace d’une peine d’emprisonnement ceux qui critiquent cette « solution ».
Avec cette Charte, qui prône l’oubli et consacre l’impunité tant des groupes armés islamistes que des agents de l’Etat, le régime espère solder le passif humain du conflit des années 1990 par des indemnisations financières et ignore la revendication de Vérité et de Justice des familles de disparus et de victimes du terrorisme.
En faisant table rase du conflit des années 1990, le régime interdit l’établissement des responsabilités individuelles dans les violations des droits de l’Homme, ainsi que tout débat public sur la responsabilité politique des uns et des autres dans le déclenchement du conflit et son déroulement. Il espère ainsi se perpétuer en toute quiétude, fort du ralliement de nombre de ses anciens ennemis armés, pendant que la société algérienne tente d’écrire son histoire dans le noir et se débat pour établir la Vérité.
Aujourd’hui, des associations de victimes de terrorisme (Djazaïrouna, Somoud) et des associations de familles de disparus (Sos Disparus, CFDA), prenant conscience que leur cible commune n’est autre que l’impunité, sont parvenues à transcender les clivages des années 1990, caricaturaux et révolus, pour faire front commun contre le système imposé par la dictature pour annihiler tout espoir de changement.
La Coalition qu’elles ont créée appelle à se mobiliser pour faire tomber les lois scélérates sous la pression de la société, comme ce fut le cas en Argentine, où les familles de disparus et les victimes de la dictature ont été soutenues par la société civile et les forces vives du pays qui, faisant abstraction de tout autre clivage, ont refusé l’injustice ; grâce à cette mobilisation, les lois d’amnisties dans ce pays, dites « Point final », ont fini par être abrogées.
Les révolutions tunisienne et égyptienne montrent qu’une dictature ne résiste pas à la volonté d’un peuple uni et conscient de ses droits. Les procès des dictateurs de ces pays et de leurs soutiens témoignent de l’aspiration à la Vérité et à la Justice. Le refus d’impunité, exprimé implacablement par la société, est le pas inévitable de toute marche vers la démocratie.
LE CHANGEMENT ET LA DEMOCRATIE PASSERONT PAR LA VERITE ET LA JUSTICE
Pour soutenir et signer la déclaration, merci d’envoyer vos noms, prénoms, qualité en tant que signataire, à l’adresse mail suivante : cfda@disparus-algerie.org
Collectif des familles de disparus en Algérie(CFDA), SOS Disparus, Djazaïrouna, Somoud.
Avec le soutien de :
Amusnaw, Association des victimes d’octobre 1988 (AVO 88), Collectif femmes du printemps noir, Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC), Congrès mondial amazigh, Groupe Bezzzef, Ligue algérienne des droits de l’homme (LADDH), Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (SATEF), Syndicat National Autonome des Personnels de l’Administration Publiques (SNAPAP), SNAPAP femmes, Tharwa N’Fadhma N’Soumeur, Vérité et Justice en Algérie.
Ali Yahia Abdennour (président d’honneur de la Ligue Algérienne de Défense des Droits de l’Homme – LADDH), Ramdane Achab (éditeur), Lahouari Addi (sociologue), Louisa Aït Hamou (universitaire et militante droits des femmes), Arezki Aït Larbi (journaliste), Sanhadja Akrouf (militante associative), Zineb Ali-Benali (professeur des universités), Tewfik Allal (coordinateur du Manifeste des libertés), Halima Amara (avocate), Samia Ammour (militante féministe), Nadia Ammour (étudiante), Mustapha Attoui (syndicaliste), Babadji Messaoud (professeur de droit), Zaima Benachour (secrétaire Générale Vérité et Justice en Algérie), Malika Benarab-Attou (eurodéputée Les Verts/ALE), Abd El Kader Benaziza, (fils de disparue, vice-président de Vérité et Justice en Algérie), Nedjma Benaziza (petite fille de disparue, membre du bureau de Vérité et Justice en Algérie), Youcef Ben Brahim (militant des droits de l’Homme, membre de la Coordination Nationale pour le Changement et la Démocratie – CNCD), Madjid Benchikh (ancien doyen de la Faculté de droit d’Alger, ancien président de la section algérienne d’Amnesty international), Mustapha Benfodil (écrivain, journaliste), Ali Bensaad (géographe, enseignant-chercheur CNRS), Ahmed Bessam (journaliste), Mostefa Bouchachi (président de la LADDH), Adnane Bouchaïb (avocat), Aimen Boudellaa (médecin, bénévole SOS Disparus), Karima Boudiaf (citoyenne algérienne), Radia Boudissa (militante associative), Bahia Boukhitane (avocate), Hakim Boukhnifer (militant des droits de l’Homme), Hassiba Boumerdassi (avocate), Mouloud Boumghar (professeur de droit public), Omar Bouraba (gérant), Ali Brahimi (député de Bouira non inscrit), Houria Chafaï Salhi (professeur d’Université à la retraite), Amina Cherif (avocate), Ourida Chouaki (militante des droits de l’Homme), Kaddour Chouicha (enseignant universitaire), Ahmed Dahmani (enseignant-chercheur), Yahia Djafri (enseignant), Habiba Djahnine (réalisatrice), Daho Djerbal (enseignant), Lalia Ducos (militante associative), Samir El Hakim (comédien), Da El Vachir (citoyen Algérien), Nabil Farès (écrivain, psychanalyste), Kader Fares Affak (comédien militant), Hacene Ferhati (famille de disparus, membre de SOS Disparus), Youcef Ghenim (journaliste), Louisa Gherbi-Krause (militante des droits de l’Homme), Nassira Ghozlane (syndicaliste), Yamina Guechi (citoyenne), Ahmed Hanifi (formateur, auteur), Mohamed Harbi (historien), Samir Hchicha (statisticien, syndicaliste), Fouad Hassam (membre du bureau de la LADDH, Oran), Marieme Helie Lucas (sociologue), Ghazi Hidouci (ancien ministre), Dalila Liamarene (militante des droits des femmes), Ahmed Kaci (journaliste), Kardenote (activiste sur réseaux sociaux), Salem Kecili (militant des droits de l’Homme, Syndicat Autonome des Travailleurs de l’Education et de la Formation – SATEF), Samy Khoukoum (psychosociologue), Abdelmoumene Khelil (défenseur des droits de l’Homme), Fatima Lahcine (militante des droits de l’Homme), Abderrezak Laibi (militant des droits de l’Homme), Feriel Fatès Lalami (militante féministe), Nabila Larbaoui (avocate), Abdelhamid Lariane ( militant des droits de l’homme), Nasr Eddine Lezzar (avocat), Tchiko Mourad (syndicaliste), Rachid Malaoui (Syndicat National Autonome des Personnels de l’Administration Publique – SNAPAP), Lyes Meaissani (avocat), Mohamed Mehdi (journaliste), Abdelhamid Mehri (ancien ministre du GPRA et ancien secrétaire général du FLN), Amine Menadi (Blogueur, militant des droits de l’Homme), Younes Merabet (artiste), Tarik Mira (député de Bejaïa non inscrit), Dalila Morsly (professeur émérite), Faroudja Moussaoui (militante des droits de l’homme, vice-présidente du CMA), Karim Natouri (enseignant à l’Université de Bejaïa, faculté de droit, président de bureau de Bejaia de la LADDH), Djaffar Ouali (LADDH, section de Saida), Hacen Ouali (journaliste), Fatma Oussedik (sociologue), Saïda Rahal-Sidhoum (féministe, militante des droits humains), Aissa Rahmoune (défenseur des droits de l’Homme), Hocine Redjala (réalisateur, journaliste), Nourredine Saadi (écrivain, juriste), Zineb Sadou (avocate), Mohamed Salem Sadali (secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation, SATEF), Leïla Sebbar (écrivaine), Sid Ahmed Semiane (auteur, photographe), Ali Silem (artiste peintre), Dalila Touat (militante associatif), Nesroulah Yous (président de Vérité et Justice en Algérie), Yacine Zaid (syndicaliste autonome, membre du conseil national de la LADDH, président de bureau de wilaya de Laghouat), Fatima Zeghoudi Zeghoudi (militante et citoyenne algérienne), Sabrina Zouaoui (militante des droits de l’Homme)
Avec la solidarité de :
Association des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT), Association de Parents et Amis de Disparus au Maroc (APADM), Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM), Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF), Associació per la recuperació de la memòria històrica de Catalunya (ARMHC), Centre Libanais des Droits Humains (CLDH), Centre Olame, Comité des Parents des Personnes Enlevées ou Disparues au Liban, Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT), Cultura Trabajo y Democracia, Fédération Internationale des ligues des Droits de l’Homme (FIDH), Fédération Euro-méditerranéenne contre les Disparitions forcées (FEMED), Forum Marocain Vérité et Justice(FMVJF), Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR), Intercollectif de solidarité avec les luttes des peuples du monde arabe, Ligue des Droits de l’Homme (LDH), Manifeste des libertés, Organisation Marocaine des Droits Humains (OMDH), Parti Communiste Français (PCF), Réseau Euro-Méditerranéen des Droits de l’Homme (REMDH), Réseau de solidarité des mères, épouses, soeurs, filles, proches de personnes enlevées et disparues (Waynoun), Solidaritat Desenvolupament i Pau (SODEPAU)
Aissat Aklia, Naoumi Abderrahim (Enseignant, militant associatif), Annie France Berthod (vice-présidente du CFDA), Amina Bouayach (présidente de l’OMDH), Ayat Bousta (anciennement exilée politique marocaine), Noel Collet, Ouchelh Brahim (militant des droits de l’Homme), Driss El Khechi (président de l’ATMF), Ann de Fonvent (membre de la coordination du Réseau de solidarité des mères, épouses, soeurs, filles, proches de personnes enlevées et disparues, Josée Frouin (militante des droits de l’Homme), Jean Frouin (militant des droits de l’Homme), Ouissame Ghmimat (Militant de la voie démocratique, section Paris), Laure Gréban (militante des droits de l’Homme), Wadad Halwani (Comité des Parents des Personnes Enlevées ou Disparues au Liban), Joelle Levoyer (enseignante), Rachid El Manouzi (militant droits de l’Homme), Mathilde Muhindo Mwamini (Directrice du Centre Olame), Béatrice Mukamulindwa, Mariana Eva Perez (chercheur et fille de disparus), Lidia Martín Merino, Gilbert Meynier (Ancien maitre de conférence à l’université de Constantine, Professeur émérite de l’Université de Nancy II), Moussa Salem (famille de disparu du Maroc), Lourdes Uranga López (militante des droits de l’Homme), Laurence Vanpaeschen (coordinatrice)
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