Monsieur le Ministre, Je me permets de vous saisir de la situation de l’accueil des demandeurs d’asile à la Préfecture de Lille. La Préfecture a limité considérablement l’ouverture des guichets de réception où les demandeurs d’asile peuvent déposer leur dossier et faire enregistrer leur demande. Plus récemment, c’est par voie de tirage au sort que la Préfecture a prétendu résoudre les difficultés d’accueil. Je voudrais relever que les demandes d’asile, qu’elles soient faites au titre de la Convention de Genève ou au titre de l’asile territorial, sont un droit auquel le service public doit répondre. Le fait de limiter, de manière drastique, l’enregistrement de ces dossiers est un véritable déni de droit ; celui-ci est d’autant plus préjudiciable aux personnes concernées, qu’elles sont laissées dans une situation de non-droit total, ne disposant même pas d’une quelconque justification de leur demande. Non seulement le service public n’assume pas ses missions, mais cette carence organise la situation de non-droit des demandeurs d’asile. L’insuffisance d’effectifs invoquée ne saurait justifier cette situation. Je vous demande, en conséquence, de bien vouloir, à Lille mais aussi dans toutes les préfectures concernées, mettre en œuvre les moyens nécessaires à un accueil digne des demandeurs d’asile. J’ajoute qu’il importe en même temps que le personnel chargé de l’accueil et du traitement des dossiers ait reçu une formation nécessaire de nature à lui permettre de remplir ses fonctions. Je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, en l’expression de ma haute considération. Michel TUBIANA, président de la Ligue des droits de l’Homme Paris, le 8 août 2001