Affaire Jérôme Laronze : la Défenseure des droits pointe un usage disproportionné de la force et demande des sanctions

La LDH maintient son soutien à la famille d’un agriculteur de Saône et Loire décédé sous les tirs d’un gendarme en mai 2017, demeurant dans l’attente de réponses et d’un procès. La Défenseure des droits conclut, début 2025, à un usage disproportionné de la force.

Près de sept ans après le décès de Jérôme Laronze, sous les tirs d’un gendarme en mai 2017 à Sailly (Saône-et-Loire), la famille de l’agriculteur demeure dans l’attente de réponses face à une instruction qui stagne. La LDH se mobilise depuis lors aux côtés de la famille, notamment localement via sa section, mais également au niveau national, pour que le décès de cet éleveur ne tombe pas dans l’oubli et que la lumière des responsabilités soit faite.

Ainsi, en parallèle de la procédure pénale, la Défenseure des droits avait été saisie dès 2017, par la famille de la victime, pour mener une enquête indépendante sur ces faits et rendre un avis sur l’usage de l’arme létale par les forces de l’ordre contre Jérôme Laronze.

Néanmoins, l’audition de plusieurs gendarmes n’eut lieu qu’en 2022, quand l’instruction judiciaire stagnait depuis trop longtemps, entraînant une déperdition des preuves et le maintien de la famille dans une situation d’insoutenable attente.

En mai 2024, la LDH avait alors pris l’attache de la Défenseure des droits, Claire Hédon, afin que l’autorité réponde aux attentes légitimes de la famille, en lui communiquant sa décision dans un délai rapproché. La LDH souligne en effet l’importance du rôle du Défenseur des droits en tant qu’autorité indépendante chargée de veiller à la déontologie des forces de sécurité.

En janvier 2025, la Défenseure des droits a rendu public sa décision sur les circonstances de ce drame. Après une enquête approfondie, elle a conclu que l’usage de la force létale par le gendarme n’était ni nécessaire, ni proportionné dans les circonstances de l’intervention. En conséquence, elle a recommandé au ministre de l’Intérieur d’engager une procédure disciplinaire à l’encontre du militaire impliqué. Elle a également relevé les manquements en matière de secours porté à la victime, et l’absence d’enquête administrative.

Si l’instruction pénale demeure pendante, cette décision marque une étape significative dans la reconnaissance des responsabilités des forces de l’ordre dans ce drame. La LDH maintient son soutien à la famille dans ce long combat.