Communiqué EuroMed Droits
Tandis que le Président égyptien, al-Sissi, se rend en France ce lundi 23 octobre pour une visite officielle de trois jours, EuroMed Droits est à l’initiative d’une lettre conjointe inter-associative adressée au Président Macron, qui condamne l’ensemble des pratiques répressives qui sévissent actuellement en Egypte.
Le Président d’EuroMed Droits, Michel Tubiana, qui revient d’une mission en Egypte, souligne :
« Des membres de la société civile m’ont fait part d’une situation sans précédent dans le pays. La société civile ne peut continuer à vivre dans la peur. Interdictions de voyager, poursuites, arrestations, avoirs gelés… la répression est sans fin aujourd’hui en Egypte. Il est impératif que la France exprime clairement qu’elle désapprouve ces abus. Le Président Macron doit œuvrer en faveur de réformes significatives des droits humains ; la démocratie doit vivre, et pour cela, la société civile doit s’organiser librement en Egypte. Au nom de la lutte contre le terrorisme, les gouvernements français ont toujours érigé l’Égypte en partenaire incontestable malgré la recrudescence des violations des droits humains. »
EuroMed Droits souligne une nouvelle fois la gravité et la constance avec laquelle les défenseur-e-s des droits humains, les journalistes et les activistes LGBT sont harcelés. Poursuivis en justice pour l’exercice pacifique de leurs activités, EuroMed Droits dénonce un acharnement. Le cas du procès pour financements étrangers n°173 de 2011 est le plus éloquent, avec la condamnation de 40 défenseurs des droits humains ou employés d’organisations de la société civile internationale.
Avec l’approbation ce 29 mai, par le Président al-Sissi, d’une nouvelle loi régulant le travail des organisations non-gouvernementales, le travail associatif est davantage découragé et le quotidien des ONG complexifié. La fermeture d’un grand nombre d’entre elles et une amputation importante du secteur associatif sont redoutées. Pour EuroMed Droits, le Président Macron doit inciter son homologue égyptien à abroger cette loi et à en adopter une nouvelle qui respecte la Constitution égyptienne et les standards internationaux des droits humains et de liberté d’association.
Les défenseurs des droits humains égyptiens sont aussi harcelés en-dehors des frontières égyptiennes. Ainsi en Europe, suite à un événement organisé par EuroMed Droits à Rome en mai passé, des participants ont reçu des menaces de mort. Il faut mettre un terme à la campagne de criminalisation des défenseurs et cesser les poursuites judiciaires ; leurs activités sont légitimes et pacifiques.
Plus d’information dans la lettre conjointe inter-associative ici.
Paris, lundi 23 octobre 2017