Appel à participation : rejoignez la campagne Technopolice !

Communiqué commun LDH, Quadrature du Net, FCPE, CGT-Educ

En lien avec la conférence de presse tenue à Nice ce matin, la Ligue des droits de l’Homme, la FCPE, la CGT-Educ et La Quadrature du Net lancent un appel à rejoindre la campagne « Technopolice » pour s’opposer aux « Smart City » policières. Nous invitons également toutes les organisations intéressées à signer le manifeste associé à cette campagne pour résister à la mise sous surveillance totale de nos villes et de nos vies.

La Smart City révèle enfin son vrai visage : celui d’une mise sous surveillance totale de l’espace urbain à des fins de contrôle. De Nice à Valenciennes en passant par Toulouse, Saint-Étienne, Strasbourg ou Paris, la surveillance massive s’ancre dans l’urbanité. Reconnaissance faciale, police prédictive, surveillance en temps réel des réseaux sociaux : les industriels de la sécurité s’allient aux inconséquents qui peuplent trop souvent nos mairies pour tester et déployer leurs derniers gadgets sécuritaires.

Depuis près d’un an, grâce à des lanceurs et lanceuses d’alerte qui nous ont fait parvenir des documents ou en utilisant les lois en matière de transparence administrative, La Quadrature du Net a commencé à documenter ces projets (par exemple à Nice et à Marseille). Après quelques réunions publiques, et après avoir rencontré la Cnil et constaté son coupable laisser-faire, nos organisations ont lancé une première action en justice contre l’expérimentation de la reconnaissance faciale dans les lycées de la région Sud.

Ces initiatives ne font que lever le voile sur ces projets et expérimentations. Pour vraiment porter, elles doivent être démultipliées. C’est dans ce but que nous avons lancé aujourd’hui une plateforme collaborative permettant de fédérer des collectifs d’opposition à la Technopolice.

L’objectif de la plateforme Technopolice sera double : documenter de la manière la plus rigoureuse possible le déploiement de ces projets de surveillance à travers le pays, et construire ensemble des outils et des stratégies de mobilisation capables de les tenir en échec. L’enjeu, c’est de parvenir à organiser des résistances locales en les fédérant afin qu’elles puissent se nourrir les unes les autres.

Seules, les organisations aujourd’hui mobilisées sur le terrain ne pourront pas grand-chose. Il nous faut réunir un maximum de gens pour faire vivre cette campagne, en particulier au niveau local chaque fois qu’un projet de Smart City sécuritaire verra le jour.

C’est pourquoi nous lançons un appel à participation. Certains de ces groupes locaux pré-existent, par exemple ceux qui se sont engagés contre la vidéosurveillance ces dix dernières années. Dans d’autres cas, ils sont déjà en voie de formation. Et parfois, ils restent à construire. Mais dans tous les cas, la plateforme Technopolice et les outils associés permettront de faciliter leur travail de ces groupes ainsi que leur coordination.

Si vous partagez le constat et le projet du manifeste Technopolice, vous pouvez dès à présent rejoindre le forum dédié au sein duquel nous travaillons à cette campagne : forum.technopolice.fr. Les manières de contribuer sont très variées (animation militante, analyses politiques et juridiques, maintenance d’outils techniques, etc.) et toutes les bonnes volontés sont bienvenues.

Et si vous êtes en lien avec une organisation qui souhaite s’associer à cette campagne, le manifeste est évidemment ouvert à signature (envoyer le nom de la structure, l’URL du site et un logo à contact@technopolice.fr).

Le site Technopolice dispose aussi d’une base documentaire consacrée aux projets de Safe City en France et au cadre juridique afférant (data.technopolice.fr), ainsi qu, bientôt, une plateforme dédiée à la fuite de documents.

Rejoignez cette campagne et faite la vivre !
La Technopolice ne passera pas !

Paris, le 16 octobre 2019

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