La fermeture de l’usine Renault de Vilvorde montre que l’Europe sociale reste à construire. Dans toute l’Europe, les salariés sont de plus en plus considérés comme de simples marchandises que l’on peut déplacer ou licencier d’un trait de plume.
Comment ne pas voir que les salariés européens risquent d’être utilisés les uns contre les autres et que les 3 000 de Vilvorde n’en ont précédé que de quelques heures les 3 000 autres répartis sur les 10 usines françaises et que, au même moment, M. Calvet déposait un plan social portant sur plus de 1 200 emplois.
C’est bien pourquoi les ouvriers de l’ensemble des usines Renault ont réagi en organisant des grèves et manifestations à l’échelle européenne. Ils montrent la voie à tout le salariat européen.
Pour lutter contre les replis identitaires porteurs de germes xénophobes et l’ultra-libéralisme abattant toutes les frontières sauf celles qui repoussent les étrangers des pays pauvres, il est grand temps de construire une véritable Europe sociale, qui garantisse le respect des droits fondamentaux face au dogme de la concurrence et aux logiques de dérégulation.
La mobilisation des salariés de l’Union européenne pour ce débat est l’enjeu majeur de la décennie.
Paris, le 22 mars 1997