Les conditions dans lesquelles Abdullah Ocalan, chef de l’organisation kurde PKK, a été arrêté à Nairobi, puis livré à des policiers turcs et transféré à Ankara, sont encore mal connues.
Il reste que cette arrestation et ce transfert ont tous les caractères d’un enlèvement hors de tout cadre légal.
Quel que soit le jugement que l’on porte sur les choix politiques et militaires du PKK, il faut rappeler que la peine de mort est encore en vigueur en Turquie et que la torture y est régulièrement pratiquée.
Les gouvernements d’Ankara et l’armée qui détient la réalité du pouvoir ont montré qu’ils n’avaient aucune volonté de trouver une solution politique au problème kurde.
Cette arrestation ne peut que fermer un peu plus la voix du dialogue.
Les restrictions à la liberté d’information, les enlèvements et assassinats, le recours à la torture demeurent pratique courante.
Les nations qui constituent l’Union européenne doivent rappeler aux autorités turques que leur pays ne pourra prendre place parmi elles aussi longtemps qu’elles auront recours à ces méthodes et qu’elles sont responsables des conditions de traitement d’Abdullah Ocalan et de sa vie.