Communiqué commun dont la LDH est signataire
Suite aux propos d’un élu ex-LR, lors d’un conseil d’arrondissement du 18e, L’Acort a été attaqué dans deux articles parus dans Valeurs Actuelles et Le Figaro.
Les Associations issues de l’immigration et des luttes de l’immigration s’unissent et se mobilisent contre toutes les formes de racisme, dont l’islamophobie ! Cela dérange ! On les attaque !
L’Acort est une association progressiste et laïque, qui oeuvre depuis plus de 40 ans dans le 10e arrondissement de Paris. Elle est une actrice au sein du mouvement associatif de l’immigration dans sa diversité mais aussi une interlocutrice incontournable de la vie associative du 10e .
L’Acort a pour objectif de lutter contre toutes les formes de discriminations, et de racismes. Elle lutte contre tous les nationalismes et les fondamentalismes. Défenseur des droits des populations immigrées et issues de l’immigration, elle œuvre pour l’accès aux droits et à l’égalité des droits pour tout-e-s.
Association de proximité ayant une expertise concernant les populations issues de l’immigration (plus de 60 nationalités dans le 10e), elle organise différentes activités socio-culturelles ouvertes à tout-e-s pour répondre aux besoins de l’ensemble des habitant-e-s de l’arrondissement. Tout cela, L’Acort le porte par la défense de nos valeurs de laïcité, des droits humains, de l’égalité femmes-hommes et de liberté particulièrement au sein de la population des originaires de Turquie.
Aujourd’hui et depuis plusieurs décennies, les immigré-e-s, les jeunes issues de l’immigration et les habitant-e-s des quartiers populaires subissent des discriminations dans leur vie quotidienne (travail, logement, santé…). L’ absence de volonté politique des gouvernements successifs de les éradiquer favorise la fragmentation de notre société.
Dans un climat social dégradé, conjuguant précarité et d’injustice sociale, il y a une volonté politique de trouver des boucs- émissaires, des responsables aux maux dont souffre la France. Ainsi, le racisme anti-musulman nourrit les réactionnaires et les fondamentalistes de tous les bords et met en péril la cohésion sociale de notre pays.
Pour L’Acort, le combat contre l’islamophobie conjugue deux dimensions : la lutte contre toutes les formes de racismes et de discriminations et la lutte contre la domination de classe, de sexe et de race. Cela passe par le fait de dénoncer les contrôles au faciès, le traitement des migrant-e-s dans les préfectures, la violence à l’égard des femmes musulmanes, tout comme le manque de moyens dans certaines écoles sur les territoires reléguées de la République.
Aujourd’hui derrière cette manœuvre, derrière ces attaques, un seul objectif faire taire les associations, la société civile et plus particulièrement les populations d’origines étrangères qui s’organisent dans leurs diversité pour dénoncer les inégalités et prendre en main leurs destins.
Que nos détracteurs en soient assurés. La disparition des associations de défense des droits humains laissera la place à d’autres qui avec le soutien de pays étrangers renforceront le fondamentalisme. Les attaques dont nous avons été la cible par des proches du gouvernement turc comme « des gauchistes pro-kurdes qui essaient de récupérer la lutte contre l’islamophobie » en sont la preuve.
Il faudrait supprimer des subventions à L’Acort, comme à des dizaines d’autres associations, sous prétexte qu’elles ont apporté leur soutien à une manifestation contre l’islamophobie. C’est une atteinte à la liberté d’expression et démontre que plus que jamais que nous devons nous unir pour ne pas subir !
Les organisations, les syndicats et les partis signataires : Agir pour le changement et la démocratie en Algérie (ACDA) ; Actions citoyennes interculturelles (Astu ) ; Aidda ; Alliance citoyenne ; Andes diffusion ; Assemblée européenne des citoyens (hca-France) ; Association d’assistance scolaire linguistique et culturelle (ASLC) ; Association démocratique de tunisien en France (ADTF) ; Association des familles des prisonniers et disparus sahraouis – Afapredesa ; Association des marocains en France (AMF) ; Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF) ; Association des tunisiens de France (ATF) ; Attac ; Calima ; Centre d’accueil médicalisé et de réinsertion économique et sociale (Camres) ; Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale – Cedetim ; Collectif 3 C ; Collectif Faty Koumba : association des libertés, droits de l’Homme et non-violence ; Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) ; Ensemble, nous sommes le 10e ; Espace Fariba ; Espace universel ; Fédération des associations de solidarité avec tous-te-s les immigré-e-s (Fasti) ; Fédération des tunisiens pour une citoyenneté des deux Rives (FTCR) ; Femmes plurielles ; Front uni des immigrations et des quartiers populaires – FUIQP ; Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti) ; Ligue des droits de l’Homme (LDH) ; Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) ; Union culturelle française des arméniens de France (UCFAF) ; Union des tunisiens pour l’action citoyenne (Utac) ; Union juive française pour la paix (UJFP) ; Syndicat national des journalistes CGT (SNJ-CGT) ; Union départementale CGT de Paris (UD CGT Paris) ; Union locale CGT (UL Paris 10e ) ; Union syndicale solidaires ; Ensemble ! (Mouvement pour une alternative de gauche écologiste et solidaire) ; Europe écologie les verts (EELV) ; Fédération de Paris du parti socialiste ; Nouveau parti anticapitaliste (NPA) ; Parti communiste français (PCF) ; Parti communiste des ouvriers de France ; Parti de gauche ; Ensemble ! 10e ; EELV Paris 10e ; Génération-s 10e ; Nouveau parti anticapitaliste, NPA 10e ; Parti communiste français 10e ; Parti de gauche 10e ; Parti socialiste du 10e – P.S. section du Globe
Paris, le 19 novembre 2019