Communiqué commun dont la LDH est signataire
La France, qui assure la présidence du Conseil de l’Union européenne (UE) de janvier à juin 2022, doit promouvoir l’adoption de sanctions plus fortes contre la junte militaire en Birmanie, en incluant les revenus du secteur gazier.
Le retrait annoncé de TotalEnergies et de Chevron fait suite à des mois d’attentisme de l’UE et des Etats-Unis. Comme le déplore la FIDH, « ni l’UE ni les Etats-Unis n’ont jusqu’à présent imposé la moindre sanction susceptible d’affecter matériellement la capacité financière de la junte à acheter des équipements et des armes pour mener la guerre à son propre peuple[1]. » Pendant que la politique de terreur menée par la junte se déploie aux quatre coins du pays[2], le secteur gazier continue de représenter l’une des principales sources de revenu en devises étrangères de la junte, alimentant le régime de Min Aung Hlaing et son acquisition de matériels militaires destinés à opprimer la population.
Le directeur de l’ONG Burma Campaign UK soulignait récemment que « Joe Biden et Emmanuel Macron sont décisionnaires dans ce dossier des sanctions sur le secteur gazier, mais ont refusé d’agir[3]. » Depuis près d’un an, la société civile et le gouvernement d’unité nationale (NUG) expriment pourtant des demandes claires, appelant notamment à l’adoption de sanctions contre la Myanmar Oil and Gas Enterprise (MOGE) et les revenus du gaz. Mais la France, qui se targue d’être la patrie des droits de l’Homme, a jusqu’à présent protégé les intérêts supposés de TotalEnergies en bloquant l’adoption de ces sanctions au niveau européen. Avec l’annonce du retrait du groupe de Birmanie, il est plus que temps pour la France de revoir sa position, d’autant que la cession par TotalEnergies de ses parts à ses partenaires entraînera une augmentation considérable des parts de la MOGE.
Encore combien d’horreurs sans que l’Union européenne n’aille au bout de tout ce qu’elle peut entreprendre pour soutenir les aspirations démocratiques du peuple birman, et viser au portefeuille une junte criminelle qui met la Birmanie à feu et à sang ?
A l’approche des un an du coup d’Etat militaire, nous demandons à Emmanuel Macron d’appuyer l’adoption de sanctions fortes concernant l’exploitation gazière en Birmanie, au nom de la défense des droit humains et des valeurs démocratiques.
Signataires : Attac France ; Fédération internationale des droits de l’Homme ; Info Birmanie ; Les Amis de La Terre France ; Ligue des droits de l’Homme ; Sherp.
Paris, le 26 janvier 2022