Colloque national organisé par le groupe de travail “Discriminations, racisme, antisémitisme” de la LDH, sur inscription (formulaire ci-dessous)
Le samedi 14 octobre 2023, de 14h15 à 17h45 au siège de la LDH, 138 rue Marcadet 75018 Paris
Racisme d’Etat, racisme institutionnel, racisme structurel, racismes « historiques » néocoloniaux… Face à l’émergence de ces concepts, le rôle des inégalités sociales fait l’objet de débats passionnés tendant à opposer plutôt qu’articuler la question sociale et celle des discriminations et des racismes. Ce débat stratégique interroge la possibilité de luttes communes entre les victimes de racisme et les classes populaires qualifiées de « blanches », dans un contexte où l’extrême-droite pratique une politique de tension et de division au sein des classes sociales défavorisées.
En même temps que s’institutionnalise une forme d’antiracisme d’Etat dans la lutte contre les discriminations, les partis politiques, y compris au pouvoir, adoptent de plus en plus les thèmes du Rassemblement national sur l’immigration et l’identité nationale. Occultant l’héritage historique de la traite transatlantique, du colonialisme, de l’antisémitisme et de l’anti-tsiganisme d’Etat, ils font de l’identité nationale et de valeurs républicaines jamais définies, une sorte de fétiche anhistorique.
Comment alors relever le défi d’une reconnaissance de l’histoire et, en même temps, faire société, partager une même citoyenneté ? Comment reconnaître la pluralité des identités, minoritaires et majoritaires tout en affirmant qu’elles ne sont pas des essences, qu’elles sont multiples et changeantes, ni frontières infranchissables, ni motifs de rejet de celles et ceux qui sont perçus comme « différents » ?
Comment alors faire en sorte qu’au lieu de diviser la société française, le thème des identités multiples et « impures » et les revendications portées par les groupes sociaux soient reconnus dans leur portée universelle et irriguent une pensée de l’émancipation, non seulement inclusive mais commune ou en tous les cas confrontée, discutée, voire partagée entre des groupes ou catégories sociales luttant pour leur reconnaissance mais aussi, pour l’égalité et la dignité ? Comment repenser l’émancipation en tenant compte de la théorie critique qui met à jour les dominations, tout en ouvrant de nouvelles perspectives dans des sociétés marquées par le désenchantement, voire le catastrophisme ?
Face à la reconquête actuelle de pans entiers de la culture et de la politique par l’extrême-droite, éclairer ces questions, c’est pouvoir apporter, dans le débat public, des arguments renouvelés, c’est repenser l’antiracisme dans une période où nous devons plus que jamais lutter contre la progression des idées mortifères.
Accueil
14h
Table ronde : “ANTIRACISMES ET LUTTES DES CLASSES : FAUT-IL LES OPPOSER ?”
« Races », classes, genres : théories et pratiques dans les antiracismes
14h30-15h45
Florian Gulli, philosophe, professeur agrégé au lycée Pasteur à Besançon, auteur de L’antiracisme trahi, éditions PUF., 2022.
Fabrice Dhume, professeur de sociologie à l’UC. Louvain, co-auteur avec Xavier Dunezat, Camille Gourdeau et Aude Rabaud de Du racisme d’Etat en France, éditions Les bord de l’eau, 2020.
Table Ronde : “L’éMANCIPATION AUJOURD’HUI : ARTICULER SINGULIERS ET UNIVERSEL”
La lutte pour l’égalité des droits n’est jamais finie
16h-17h45
Albert Ogien, directeur de recherche émérite au CNRS (CEMS-EHESS), auteur de Emancipations, luttes minoritaires, luttes universelles ?, éditions Textuel, 2023.
Karima Ramdani, enseignante en lettres/histoire, docteure en sciences politiques, spécialisée des questions historiques, intersectionnelles (Algérie, luttes des femmes). Article accessible en ligne :« Genre, « race » et allochronisme. Les femmes « indigènes » au centre de l’altérité coloniale en Algérie » paru dans Les Cahiers du CEDREF, 2017.
Participation en visioconférence possible sur demande auprès de direction@ldh-france.org
Inscriptions