D’après des témoignages recueillis par l’ANAFE, plus de cent étrangers sont confinés dans des locaux exigus de l’aérogare Roissy Charles de Gaulle, sans aération, sans lumière naturelle, sans accès immédiat à des toilettes et souvent sans possibilité effective de communiquer avec l’extérieur. Ils sont jusqu’à 75 dans la « salle de correspondance » du sous-sol du terminal 2A et une trentaine dans le local du poste de police du terminal 2F. Parmi eux, des dizaines d’Ivoiriens à qui l’accès au territoire français est refusé, le ministère de l’Intérieur estimant leur demande d’asile « manifestement infondée ». Chaque jour, des renvois seraient programmés vers Abidjan.
Actuellement, environ 450 étrangers seraient maintenus en zone d’attente sur l’aéroport. Le maintien d’étrangers, nuit et jour, dans des conditions contraires à la dignité humaine, dans un lieu comparé par un député aux « cales d’un navire négrier » ne peut être justifié par la saturation du dispositif d’hébergement. A plusieurs reprises déjà, l’ANAFE a dénoncé le scandale de la zone d’attente de Roissy et plus particulièrement de ces locaux :
L’ANAFÉ demande que les étrangers maintenus à Roissy soient libérés sans délai s’il est impossible d’assurer des conditions d’hébergement « de type hôtelier » comme le prévoit la loi.
En outre, il est inacceptable que, dans la situation de grave tension que connaît la Côte d’Ivoire, les autorités françaises procèdent à des tentatives de renvoi vers Abidjan, alors même que les personnes allèguent craindre pour leur vie et leur liberté. Et ceci sans qu’ait eu lieu un examen approfondi de leur demande d’asile.
Alors que le gouvernement français invite ses ressortissants à la vigilance en Côte d’Ivoire, que l’ONU évacue ses personnels, que le Haut commissaire des Nations Unies pour les Droits de l’Homme fait part de sa vive inquiétude vis à vis des graves violations des droits de l’homme dans le pays et qu’enfin, le Conseil de Sécurité des Nations Unies vient de donner mandat aux forces françaises pour protéger les populations civiles, de telles tentatives de renvois nous semblent contraires aux engagements internationaux souscrits par la France.
L’ANAFÉ estime que devant la gravité de la situation ivoirienne, aucun Ivoirien ne doit être refoulé contre son gré vers Abidjan.
Après le récent décès dans des circonstances suspectes d’un jeune Ethiopien, l’anafé demande aux autorités politiques et judiciaires de prendre des mesures urgentes afin de mettre fin aux violations flagrantes de la loi et des droits fondamentaux qui sont constatées quotidiennement dans la zone d’attente de l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle.
Contacts : Claire Rodier (01.43.14.84.81) et Patrick Delouvin (01.53.38.65.16)
10 février 2003
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