Qu’au cours de ces quatre dernières semaines, une majorité de la population de la Guadeloupe ait apporté son entier soutien au Collectif LKP qui anime ce mouvement de grèves donne la mesure de son ancrage populaire et de la légitimité de ses revendications.
Démontrant la discipline et le sérieux de ses responsables syndicalistes, les manifestations se sont déroulées sans heurt, jusqu’à ce lundi 16 février, qui a vu l’interpellation d’un responsable du LKP militant syndicaliste, par ailleurs professeur de philosophie, qui, pris à partie par les forces de l’ordre, a fait l’objet d’insultes racistes, et, molesté, a dû être hospitalisé.
Intervenant dans un contexte où les plaies d’un passé fait d’humiliations ne sont pas toutes cicatrisées, ce grave incident allait susciter d’immédiates et inévitables réactions.
La mort, ce mercredi 18 février, d’un syndicaliste tué par balles est la conséquence de ces tensions.
L’Etat, dont les services ont été, des décennies durant, les courroies de transmission des intérêts des seuls privilégiés, à leur écoute attentive, alors qu’il demeure sourd aux attentes des défavorisés, porte une lourde responsabilité dans la dégradation de la situation actuelle de ces îles.
La section Guadeloupe de la Ligue des droits de l’Homme dénonce avec véhémence ces carences des autorités, et appelle au respect de la règle de droit, essentielle pour assurer une indispensable égalité dans cette île, qui ne l’a guère connue.
Pointe-à-Pitre, le 18 février 2009