Le docteur Moncef Marzouki, ancien président de la Ligue tunisienne des droits de l’homme, porte-parole du Conseil national pour les libertés en Tunisie, comparaît le 16 décembre devant le tribunal de Tunis.
Le motif de l’inculpation – propagation de fausses nouvelles de nature à troubler l’ordre public – ne trompera personne.
La comparution de Moncef Marzouki devant la justice tunisienne n’est qu’un nouvel épisode dans la longue série de persécutions infligées à ce professeur de médecine de réputation internationale : confiscation de son passeport et interdiction d’assister à des colloques de médecins, suppression de sa chaire, surveillance policière permanente. Le procès intenté à Moncef Marzouki procède tout simplement de la volonté du président Ben Ali d’étouffer toute manifestation d’opposition.
Il survient quelques jours après les mesures prises pour paralyser l’activité de la Ligue tunisienne des droits de l’homme, la première organisation de défense des droits de l’homme créée sur le continent africain en 1977.
La LDH demande au gouvernement français et à tous les gouvernements de l’Union européenne de condamner solennellement le régime imposé par le président Ben Ali, et de rappeler à celui-ci les dispositions des accords euro-méditerranéens relatives au respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales.