Contenus illicites en ligne : la LDH saisit l’Arcom face à la modération laxiste de Kick

La plateforme de streaming Kick, permettant de diffuser du contenu en direct en ligne, a pour ambition de concurrencer le géant Twitch. Pour attirer les streamers, la plateforme promet une modération beaucoup plus souple et une rémunération plus avantageuse que ce dernier. Ce faisant, les actes violents et les propos haineux se font monnaie courante sur la plateforme.

Mettant en lumière ces dérives, Mediapart a consacré une enquête à la première chaîne française au pseudonyme « JeanPormanove », comptabilisant plus de 173 000 abonnés et, semble-t-il, plus de 15 000 spectatrices et spectateurs en direct chaque soir. Cette chaîne met en scène des personnes vulnérables dans des vidéos à caractère humiliant, mêlant moqueries, violences et sévices physiques (jets d’eau, coups, décharges électriques…), dans le but de diffuser leurs réactions, plébiscitées par un public particulièrement virulent. Ces actes sont en réalité de véritables violences pouvant correspondre à des qualifications pénales.

L’ensemble de ces faits mettent en exergue la responsabilité de la plateforme de diffusion Kick et ses défaillances dans la mise en œuvre de son obligation de modération des contenus illicites, tant les injures et violences sur une personne en situation de handicap et de vulnérabilité, que les atteintes à la dignité de la personne humaine.

Alertée sur ces contenus, la LDH rappelle que la dignité humaine est un principe à valeur constitutionnelle et, qu’en droit français, le consentement de la victime ne justifie en aucun cas de tels traitements.

Ce faisant, la LDH a saisi, le 10 février 2025, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), en sa qualité de coordinateur chargé de la mise en œuvre du Règlement européen sur les services numériques (Digital Services Act – DSA). L’autorité doit ainsi veiller, sur le territoire français, au respect, par les opérateurs de plateforme en ligne, de leurs obligations en matière de modération des contenus illicites.

Soutenez les combats de la LDH

Les droits et les libertés ça n’a pas de prix, mais les défendre a un coût.