Communiqué LDH
Le président du conseil départemental du Haut-Rhin s’était déjà distingué, en février 2016, en souhaitant conditionner le versement du revenu de solidarité active (RSA) à la réalisation d’heures de bénévolat hebdomadaires au prétexte de combattre la tendance à l’assistanat dans laquelle s’enfermeraient les populations en situation de précarité et de fragilité économique et sociale. Instrumentalisant le principe même du bénévolat qui ne saurait se réaliser que sur le principe du choix personnel, sauf à lui dénier toute dimension d’engagement citoyen, cette décision aux relents populistes d’un autre âge constituait le refus même de tout principe de solidarité sur lequel est fondée la compétence sociale des départements.
Allant toujours plus loin dans sa volonté de stigmatisation et de contrôle social des populations précaires, ce responsable politique exige aujourd’hui des allocataires qu’ils fournissent leurs relevés de compte bancaire. Ces pratiques, dont la légalité est pour le moins douteuse constituent, de la part de cet élu et de l’assemblée départementale, qu’il préside, un pas de plus dans leur volonté de se défausser de leurs responsabilités politiques et sociales au profit de manœuvres électoralistes grossières. Il est en effet plus facile de laisser entendre que toute personne allocataire est un potentiel fraudeur que de mettre en place des politiques publiques en capacité de permettre à nos concitoyennes et concitoyens d’avoir accès aux droits économiques et sociaux qui constituent le socle de notre pacte social.
La LDH dénonce ces pratiques autoritaires et dégradantes, attentatoires aux droits des personnes et, à leur dignité, et qui constituent de plus une atteint flagrante au respect de leur vie privée. Elle se montrera particulièrement vigilante quant aux suites juridiques à donner à ce type de décisions.
Paris, le 24 mai 2016