Suites aux nombreux discours de haine tenus dans les médias mahorais à l’égard des ressortissants étrangers irréguliers, la LDH a souhaité attirer la vigilance de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM) quant au traitement de la situation migratoire à Mayotte par les chaînes de télévision locales.
La situation du camp de migrants de Cavani, mais aussi l’opération policière dite Wuambushu, ont suscité de nombreux discours de haine tenus notamment sur les plateaux télévisés locaux, donnant lieu à plusieurs dépôts de plainte de la LDH pour provocation à la haine, à la violence ou à la discrimination raciale, ou encore d’injures à caractère racial.
Ces divers propos ont parfois été tenus sans que les personnes présentes en plateau n’apportent une quelconque contradiction, les invités étant parfois même confortés voire encouragés à développer leurs propos, laissant alors apparaître un manque d’honnêteté et de rigueur dans la présentation et le traitement de l’information et un défaut de maîtrise de l’antenne.
Par une saisine de l’Arcom du 25 avril 2024, la LDH a appelé l’autorité de contrôle à la vigilance et rappelé que ce territoire n’est pas soumis à un régime dérogatoire en matière de communication audiovisuelle.
L’Arcom, réunie en collège plénier le 13 novembre 2024, a pu relever que les propos prononcés sur la chaîne Kwezi TV les 10 janvier, 17 janvier et 5 février 2024 dans l’émission « Temps de parole » retransmise sur YouTube par monsieur Madi Hamada qui en était invité « peuvent s’analyser en un encouragement à des comportements discriminatoires et une incitation à la haine et à la violence en raison de l’origine ethnique ou de la nationalité ». Ces propos ont par ailleurs fait l’objet d’une plainte pénale déposée par la LDH le 23 janvier 2024 et complétée le 25 avril 2024, qui demeure pendante.
Surtout, l’Arcom a relevé que « les interventions de la présentatrice n’avaient pas permis d’assurer la maîtrise de l’antenne, cette dernière ayant au contraire, incité, par ses questions, l’invité à développer ses propos ».
En conséquence, les responsables de la chaîne ont été mis en garde et il leur a été demandé de se conformer à leurs obligations.
La LDH se satisfait de cette action de l’Arcom, et continue de se mobiliser contre les discours de haine diffusés notamment dans les médias, quels qu’ils soient.