Communiqué LDH
La mise en œuvre de l’état d’urgence dans les départements et collectivités d’outre-mer et son prolongement de trois mois peuvent constituer des atteintes potentielles aux libertés publiques et individuelles.
La Ligue des droits de l’Homme considère que les mesures exceptionnelles qui s’appliquent dans cette période ne peuvent être que temporaires et strictement proportionnelles à une évaluation adéquate des risques.
Au-delà des motifs de prévention et de répression d’actes de terrorisme, la vie quotidienne des ultramarin-e-s, le mouvement social et tout ce qui concourt au vivre ensemble ne peuvent être durablement entravés.
Le Premier ministre a déjà annoncé que par mesure de sécurité, toute manifestation lors de la réunion de la COP21 était interdite. La LDH regrette une décision qu’elle juge disproportionnée envers la sociéte civile, alors que la partie officielle de l’événement bénéficie de tous les dispositifs de sécurité. La LDH ne peut accepter que d’autres activités de la vie sociale, comme le carnaval aux Antilles et en Guyane, ou les célébrations du 20 décembre à la Réunion, soient remises en cause de la même manière. Les conséquences sur la vie des ultramarin-e-s mais aussi sur l’activité économique et touristique auront de graves conséquences.
Aussi, la Ligue des droits de l’Homme et toutes ses sections implantées en outre-mer resteront très vigilantes sur la mise en œuvre de cet état d’urgence, et seront aux côtés des forces vives des départements et collectivités des outre-mer pour préserver le vivre ensemble et ne pas fragiliser davantage leur développement.
Paris, le 24 novembre 2015