Communiqué LDH et FIDH
- Charles Onana, ainsi que son éditeur, Damien Serieyx (Edition du Toucan) ont été reconnus coupables de contestation du crime de génocide.
- la LDH (Ligue des droits de l’Homme) et la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), parties civiles au procès, saluent cette décision.
- Cette première condamnation historique en France marque une étape importante pour la jurisprudence concernant des faits similaires de négationnisme.
Paris, mardi 10 décembre 2024. La 17e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris a déclaré l’auteur Charles Onana, ainsi que son éditeur Damien Serieyx (Edition du Toucan), coupables de contestation du crime de génocide. La FIDH ainsi que la LDH, parties civiles dans cette affaire, saluent cette décision.
Me Patrick Baudouin, président d’honneur de la FIDH et de la LDH, et avocat représentant les parties civiles pour la FIDH et la LDH dans cette affaire, déclare « cette décision historique est un pas essentiel dans la lutte contre le négationnisme trop souvent présent lorsqu’il s’agit du génocide perpétré contre les Tutsis ». Il poursuit en affirmant : « Un non-lieu dans cette affaire aurait été une insulte aux victimes. Cela aurait encouragé et banalisé la falsification de l’histoire ainsi que la contestation du génocide ».
Cette première condamnation historique en France pour négationnisme du génocide des Tutsis au Rwanda fait œuvre de jurisprudence et fixe un cadre légal pour des faits similaires à venir, tout en rétablissant la vérité et la mémoire des victimes. Entre avril et juillet 1994, entre 800 000 et 1 million de Rwandais-e-s ont été tué-e-s, la grande majorité pour leur appartenance à la minorité tutsie, tandis que des Hutus ont aussi été victimes.
Charles Onana est condamné au paiement de jours amendes représentant un total de 8400 € et son éditeur à une amende de 5000 €, tous deux étant condamnés également à payer aux associations plaignantes 1€ symbolique ainsi que diverses sommes en remboursement de leurs honoraires d’avocat.
Charles Onana a d’ores et déjà interjeté devant la Cour d’appel de Paris, ce qui donnera lieu à un nouveau procès.
Contexte :
L’ouverture du procès le 7 octobre 2024 a permis à la Cour de se pencher sur les propos de Charles Onana dans son ouvrage, Rwanda, la vérité sur l’opération Turquoise – Quand les archives parlent (Paris, 2019, éditions du Toucan), dans lequel se trouvent de nombreux passages niant le génocide des Tutsis au Rwanda. Alertés par ces propos, la FIDH et la LDH, notamment, ont déposé une plainte en 2020 pour contestation de crime de génocide et se sont constituées en parties civiles dans ce procès, dont le verdict a été rendu en ce jour du 9 décembre 2024.