Hommage de la LDH
C’est avec beaucoup de tristesse que la LDH a appris le décès de François Colcombet, à l’âge de 85 ans.
François Colcombet était un homme de qualité rare, à la fois réservé et très ferme sur les principes. Tout son parcours est là pour le prouver, d’abord sur le plan professionnel comme magistrat, cofondateur puis président du Syndicat de la magistrature, délégué interministériel chargé de la Lutte contre la toxicomanie (1982-1983) ou encore directeur de la Protection judiciaire de la jeunesse (1983-1986), conseiller à la Cour de cassation.
Sur le plan politique, il a exercé différents mandats dans son Bourbonnais natal comme conseiller général de l’Allier et maire de la commune de Dompierre-sur-Besbre, si chère à son cœur. Il y fut un écologiste avant l’heure en bataillant contre des projets d’élevage industriel, de barrages ou encore de centrale nucléaire et de centre de stockage de déchets radioactifs. Sous sa houlette, Dompierre-sur-Besbre fut un laboratoire social et culturel avec le développement de chantiers d’insertion, une friche industrielle transformée en centre d’activités économiques, sportives et artistiques, et l’ouverture d’un cinéma René-Fallet, originaire de la ville voisine de Jaligny-sur-Besbre.
Comme député, il a siégé à la Cour de justice de la République et fut « un des piliers de la commission des lois pour rapporter des textes aussi importants que le blanchiment de l’argent de la drogue, l’aide juridique […] ou encore le droit des marques et la réforme judiciaire en Nouvelle-Calédonie » (1).
François Colcombet fut également membre de la Ligue des droits de l’Homme et notamment de notre Comité central de 1976 à 1987, trésorier-adjoint de 1980 à 1985, et resta au Bureau national jusqu’en 1988. Il fut aussi durant de longues années président de la commission « Police-Justice » de notre organisation.
Il fut également un membre éminent de notre intergroupe parlementaire présidé par Bertrand Delanoë, Jean-Michel Belorgey, également député de l’Allier, et Jean-Pierre Michel dont il était proche et avec qui il a fondé le Comité français pour un Iran démocratique (CFID).
Tout au long de sa vie, il a partagé nombre de nos combats sur les drogues et notamment la dépénalisation du cannabis ou la protection de la jeunesse, de l’enfance délinquante ou en danger.
La LDH tient à exprimer à sa famille et à tous ses proches ses plus sincères condoléances.
(1) Le Monde, 13 avril 2023.
Article à paraître dans la revue de la LDH Droits & Libertés, n° 201, avril 2023