Condamnée en décembre 2015 pour le meurtre d’un mari qui la frappait et avait violé ses filles, Jacqueline Sauvage vient de se voir refuser par le tribunal d’application des peines une libération conditionnelle, au prétexte que la médiatisation de son affaire l’aurait empêchée de prendre conscience de la gravité de son acte.
S’il est vrai que la condamnation de Jacqueline Sauvage a suscité une émotion largement relayée par les médias, il est particulièrement injuste de rendre cette femme de 68 ans responsable d’un élan de compassion qui s’appuie sur une réalité insupportable : en France, tous les trois jours, une femme meurt sous les coups de son conjoint.
C’est en cela que toutes les voix qui se sont mobilisées pour la défendre ont pu faire d’elle une figure emblématique. Son maintien en prison constitue un camouflet pour toutes celles et tous ceux qui se battent contre les violences faites aux femmes.
Paris, le 16 août 2016