Communiqué LDH
La Ligue des droits de l’Homme (LDH), réunie en convention nationale annuelle, le 19 juin 2021, a dressé un bilan inquiétant de la dernière période marquée par la gestion de la pandémie de la Covid-19, une désagrégation de l’Etat, un affaiblissement du fonctionnement démocratique et de fortes tensions sociales sur fond d’injustices et d’inégalités accrues.
Elle alerte sur un débat public délétère et de surenchère qui attise les passions irrationnelles, les violences et les divisions au sein de la société française notamment par une lecture dévoyée de la laïcité et l’enfermement des politiques dans les thèmes, les mots et les boucs émissaires de l’extrême droite.
La LDH s’alarme de réponses des pouvoirs publics toujours plus autoritaires et sécuritaires qui s’accompagnent d’une grave remise en cause de l’état de droit, du mépris des contre-pouvoirs institutionnels et civils comme des libertés publiques. Une avalanche de lois liberticides sont votées sans coup férir, au nom de la santé publique, de la lutte contre le terrorisme ou de l’insécurité, oubliant toute prévention ou action correctrice au fond des sujets en cause. Elles multiplient au contraire les mesures d’exception et les sanctions, déploient une surveillance généralisée et des contrôles banalisés de la population au risque d’arbitraire, de discrimination et de nouvelles tensions. La loi confortant le respect des principes de la République encore en discussion au Parlement en est le dernier avatar visant à mettre sous tutelle et à museler l’ensemble des associations avec un « Contrat d’engagement républicain », véritable acte de défiance envers des acteurs qui ont montré leur place essentielle de solidarité et de citoyenneté active durant la crise sanitaire.
Refusant ces impasses mortifères comme toute colère désespérée dans la perspective des échéances présidentielles de 2022, la LDH entend s’appuyer sur les mobilisations positives, notamment de la jeunesse, contre le racisme, les inégalités sociales et la précarité, celles en faveur des libertés, de la culture, de la défense des services publics, des biens communs et des enjeux climatiques pensés à l’échelle de l’humanité.
Dans sa vision universaliste et indivisible des droits, la LDH appelle à un sursaut démocratique et social avec toutes les forces syndicales et associatives volontaires pour travailler ensemble aux conditions d’un avenir apaisé répondant aux légitimes aspirations d’égalité réelle, de justice et de solidarité.
Paris, le 21 juin 2021