La Ligue des droits de l’Homme a appris que le Préfet de Police ne s’était pas opposé à l’organisation d’une manifestation devant la Délégation générale de Palestine en France par diverses associations, dont le CRIF et la Ligue de défense Juive.
Le droit de manifester ne se divise pas et il ne saurait être question de porter atteinte à ce droit. Celui-ci pouvait, en revanche, s’exercer dans un autre lieu.
En autorisant un rassemblement en cet endroit, le Préfet de Police prend une lourde responsabilité, qu’à juste titre, il a toujours refusé de prendre lorsque l’Ambassade d’Israël était le but désigné d’une manifestation.
La LDH partage l’émotion qui saisit chacun devant les attentats et les crimes de guerre commis à l’encontre des populations civiles. Parce que chaque vie a la même valeur, la LDH refuse de se livrer à un exercice d’arithmétique entre des drames réciproques, ce qui ne peut que conduire à absoudre l’insoutenable d’où qu’il vienne.
Organiser une démonstration devant la Délégation de Palestine en France, ce n’est pas rendre un hommage à toutes les victimes, ce n’est pas agir en faveur de la paix. C’est prendre à partie la représentante de la Palestine en France qui, tout en réaffirmant les droits du peuple palestinien, n’a jamais ménagé ses efforts pour condamner tous les actes de violence contre les populations civiles et toutes les manifestations d’antisémitisme. C’est désigner les palestiniens dans leur ensemble comme « coupables de terrorisme ».
En agissant ainsi, les initiateurs de cette manifestation prennent le risque de raviver des tensions qui existent déjà et ne servent certainement pas les voies du dialogue. La LDH condamne cette attitude et la caution que les autorités françaises lui accordent.