Communiqué LDH
Invité le lundi 24 avril sur la chaîne Mayotte La 1ère, le vice-président du conseil départemental de Mayotte, Salime Mdere, a qualifié de « délinquants », « voyous » et « terroristes » les jeunes comoriens en ajoutant « Il faut peut-être en tuer ». Ces déclarations font suite au visionnage d’un reportage sur des affrontements entre des jeunes et les forces de l’ordre à Mayotte, dans le cadre de l’opération militaro-policière Wuambushu, vivement critiquée par la LDH, qui prévoit le délogement et l’expulsion massive d’étrangers supposés être sans-papiers.
Ces propos scandaleux et dangereux reprennent l’amalgame bien connu et dénué de fondement fait entre l’immigration et la délinquance et tombent sous le coup de la loi.
La LDH (Ligue des droits de l’Homme) va déposer plainte contre Salime Mdere, sur le fondement de l’article 24 de la loi du 29 juillet 1881, incriminant la provocation non suivie d’effet à commettre des atteintes volontaires à la vie et l’incitation à la haine raciale.
Cet appel au meurtre de la part d’un élu de la République en direct à la télévision publique en dit long sur la banalisation des discours de haine contre laquelle la LDH restera mobilisée.
Paris, le 25 avril 2023
Actualisation du 01/12/2023 :
Suite à la plainte de la LDH, Salime Mdéré sera jugé le 1er février en correctionnelle. La LDH se félicite de cette décision qui prend réellement en compte la gravité des faits de la part d’un élu de la République. Retrouvez le suivi de cette action en justice sur notre page dédiée.