Communiqué LDH
Avec la disparition de François Gèze, le 28 août, à l’âge de 75 ans, la LDH (Ligue des droits de l’Homme) a perdu un ami proche et un soutien fidèle.
Membre du Parti socialiste unifié (PSU) après Mai 1968, il a rejoint le Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale (Cedetim) fondé par l’économiste Gustave Massiah. Il a été le premier président du Centre international de culture populaire (CICP) en 1976. Pendant plus de trente ans, il a été, de 1982 à 2014, le président directeur général des éditions La Découverte qui ont pris la suite des éditions François Maspero, que celui-ci lui avait transmises après plusieurs années d’une étroite collaboration avec lui commencée en 1975 lorsqu’il avait dû fermer sa librairie la Joie de lire à Paris, au quartier latin.
Comme l’avaient fait les éditions Maspero, il y a publié de nombreux ouvrages portant sur la lutte des peuples pour leurs droits et libertés, à commencer par ceux d’Argentine et du Chili, ainsi que sur les luttes anticoloniales en Asie, Afrique et Amérique latine. Il a accordé une attention particulière à l’histoire de la colonisation de l’Algérie et de sa guerre d’indépendance, tout en documentant les atteintes aux droits de l’Homme dans l’Algérie indépendante, notamment lors de la « décennie noire » des années 1990.
Il a également, entre autres, créé la collection de poche « Repères » en 1983 et a été partie prenante de la fondation en 2005 du portail de revues Cairn Info (société dont il a été le président jusqu’à sa mort).
Cela l’a conduit à publier de nombreux ouvrages en collaboration avec la LDH, en particulier de 2004 à 2013, chaque année, ceux de la série « l’état des droits de l’Homme en France ».
Après avoir quitté la direction des éditions La Découverte tout en continuant à y diriger des collections et suivre des auteurs, il a co-fondé en 2017 le site histoirecoloniale.net qui poursuivait le travail du site ldh-toulon.net dont une grande partie était consacrée à l’histoire coloniale et à ses héritages dans notre présent. Il s’y est fortement investi jusqu’à sa mort, en étroite collaboration avec les historiens Alain Ruscio, Fabrice Riceputi et Gilles Manceron, et est toujours resté attaché au lien de ce site avec le combat de la LDH dont il partageait les récentes prises de position.
La LDH transmet ses condoléances et sa sympathie à son épouse, ses enfants, ses proches et ses amis. Elle ne l’oubliera pas.
Paris, le 30 août 2023
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