La LDH se mobilise contre la banalisation des discours xénophobes

Qu’il s’agisse d’un personnage public ou d’un particulier, le droit pénal est le même pour tous. La banalisation de discours xénophobes ne peut être tolérée.

C’est sur le plateau de France Info, en juillet 2023, suite aux émeutes déclenchées par le décès du jeune Nahel, que Bruno Retailleau a soutenu le lien entre émeutes et immigration ; avant d’affirmer en parlant des jeunes des quartiers défavorisés que « certes ce sont des français, mais ce sont des français par leur identité et malheureusement, pour la deuxième, la troisième génération, il y a comme une sorte de régression vers les origines, vers les origines ethniques […] ». L’emploi du terme « régression » pour désigner un désintéressement de la France corrélatif à une identification renouvelée aux origines ethniques de jeunes français issus de l’immigration est intrinsèquement outrageant et révèle un profond mépris de ces mêmes origines par l’auteur des propos. Ces propos sont injurieux par nature, et ne peuvent être justifiés ni même tolérés sans risque de banalisation des discours xénophobes.

Pour ces propos, la LDH a porté plainte le 20 juillet 2023. La procureure de la République près le tribunal judiciaire de Paris a procédé au classement sans suite de cette plainte le 17 août 2023 au motif que « le parquet ne prend pas l’initiative des enquêtes et des poursuites en matière d’injure ou de diffamation envers un particulier ».

Rappelant que le parquet conserve l’opportunité des poursuites sur ces infractions de presse en présence d’une circonstance aggravante de racisme, la LDH a adressé une demande d’information au procureur général près la Cour d’appel de Paris, lequel a confirmé le 23 avril 2024 le classement sans suite de la plainte.

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