Sortie le 26 septembre 2018
Face aux politiques d’Etats européens qui refusent d’accueillir les migrants, des citoyens réagissent.
La Roya, une vallée du sud de la France à la frontière de l’Italie. Cédric Herrou est agriculteur, et y cultive ses oliviers. Le jour où il croise la route des réfugiés, il décide, en compagnie d’autres habitants de la vallée, de leur offrir un refuge et de les aider à déposer leur demande d’asile. Le réalisateur Michel Toesca, ami de Cédric Herou, a participé et filmé au jour le jour cette résistance citoyenne. C’est d’ailleurs ce qui fait la qualité de ce film, sa force tranquille.
Les membres du collectif Roya citoyenne ne désobéissent pas par idéologie ou positionnement politique ; ils font simplement ce que leur éthique leur dicte. Ils viennent en aide à ceux qui sont perdus, souffrants, sans toit.
Nous voyons se créer une zone tampon entre l’Italie et la France, une zone où les réfugiés peuvent être chassés sans avoir eu la possibilité de déposer leur demande d’asile, où les mineurs ne sont pas pris en charge, bien que la loi indique qu’ils doivent être protégés par l’aide sociale à l’enfance du département. C’est dans ce même lieu que l’on assiste à des scènes ubuesques au sens fort du terme, au cours desquelles les autorités déploient des effectifs sans commune mesure avec l’enjeu. Le spectateur se dit que tout cet argent gaspillé devrait servir à mettre en place des structures d’accueil dignes de ce nom !
Parce qu’ils se heurtent à cette « logique » d’État incompréhensible, les membres du collectif désobéissent donc délibérément et organisent petit à petit la riposte face à l’inhumanité d’une politique qui vise à priver de leurs droits les réfugiés, notamment les mineurs.
Enfin, le film montre que, si Cédric Herrou est devenu la figure emblématique de l’aide aux migrants (du fait notamment de l’acharnement judiciaire qui s’est abattu sur lui suite à son engagement sans faille), il n’agit pas seul. En effet, on voit comment les citoyens s’impliquent et s’organisent progressivement dans cette action, réunis par leurs convictions, ainsi que par l’amour d’un territoire et d’une tradition d’accueil.
Le film a été présenté en séance spéciale au Festival de Cannes 2018. Cédric Herrou et Michel Toesca ont monté les marches en compagnie de trois réfugiés ainsi que d’une autre personne poursuivie pour aide à l’entrée et au séjour irrégulier des étrangers en France. Cette montée des marches a servi de tribune politique à la cause qu’ils défendent. Le jury de l’Œil d’or du Festival a décerné une mention spéciale au film.
Ce film montre bien l’absurdité des politiques migratoires européennes et devrait être interprété comme un encouragement à l’action citoyenne.
Thématiques du film : migrants, étrangers, délinquants solidaires
Signer l’ICE pour mettre fin au délit de solidarité en Europe
Signer le manifeste pour l’accueil des migrants
Projections-débats en présence de la LDH :
31 août à 20h15 au ciné Manivel à Redon
18 septembre à 20h au Méliès Saint-François à Saint-Etienne
25 septembre à 20h au 7 Parnassiens à Paris 14e
26 septembre à 20h au MK2 Quai de Seine à Paris 19e
27 septembre à 20h15 au cinéma l’Eldorado à Dijon
28 septembre à 20h au cinéma Bel Air à Mulhouse
3 octobre à 20h à l’Espace Saint-Michel à Paris 5e, avec Henri Leclerc
7 octobre à 11h au cinéma Majestic Bastille à Paris 11e, avec Odile Ghermani
Libre
Durée : 1h40
Réalisation : Michel Toesca
Distributeur : Jour2fête (producteur de Merci Patron ! )
ILE-DE-FRANCE – Fédération LDH de Paris
Le dimanche 7 octobre à 11h, avec l’association Autour du 1er Mai et les Ecrans de Paris, au cinéma Majestic Bastille, 2 bd Richard Lenoir. En présence du réalisateur, Michel Toesca, et d’Odile Ghermani, coresponsable du GT « Etrangers & Immigrés » de la LDH.