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Jeux olympiques et paralympiques Paris 2024 : on n’est pas encore prêts
Communiqué du collectif Le revers de la médaille, dont la LDH est membre
Le risque d’aggraver l’exclusion des plus précaires à l’approche de Paris 2024 est réel. Les précédentes éditions des Jeux olympiques et paralympiques en sont la preuve. Afin d’y faire face et de léguer un héritage social positif en matière de lutte contre l’exclusion, le collectif Le revers de la médaille est porteur de solutions. Il renouvelle aujourd’hui son appel à y travailler en concertation avec les institutions concernées et les organisateurs des Jeux.
Les éditions précédentes des Jeux ont entraîné des effets de « nettoyage social » dans les villes hôtes : expulsions forcées de populations en habitats informels et précaires, éloignement des personnes sans-abri ou en situation de rue (travailleur-ses du sexe, usager-ères de drogues, etc.), documentés dans diverses études[1]. Une mission d’échange a eu lieu entre le collectif et des organisations canadiennes de défense des droits sociaux qui ont suivi l’impact des JOP de Vancouver sur les personnes en situation de rue et de précarité. Et leur constat est sans appel : l’impact des Jeux a été très négatif. Ces organisations nous alertent sur les risques avérés d’aggraver l’exclusion sociale en Ile-de-France.
Face à ces risques, le collectif est porteur de solutions pour que la dynamique des Jeux participe à la lutte contre l’exclusion. Celles-ci sont publiées dans la note JOP 2024, pour un héritage social positif. Elles cherchent à prévenir tout risque d’expulsion ou d’éloignement des personnes précaires (sans-abris, habitant-e-s de campements, bidonvilles et squats, travailleur-ses du sexe, usager-e-s de drogue, etc.), à garantir le maintien ou l’adaptation des dispositifs sociaux essentiels avant et pendant les Jeux (aide alimentaire, accès à l’eau, accès aux soins, réduction des risques), et, enfin, à léguer en héritage, par des solutions d’hébergement et d’accueil, une sortie de rue pérenne pour le plus grand nombre.
« Nous demandons qu’un véritable plan pour la prise en charge des personnes précaires soit mis en place de façon concertée avec les pouvoirs publics et les organisateurs des Jeux, afin que la promesse d’héritage social positif de Paris 2024 soit tenue en matière de lutte contre l’exclusion », a déclaré Paul Alauzy, coordinateur veille sanitaire à Médecins du monde et porte-parole du collectif.
A quelques mois des Jeux, il est encore temps d’agir. Si le collectif salue les échanges et points d’information avec les différentes institutions concernées, il s’inquiète qu’aucun engagement ne soit pris à ce jour pour des solutions concrètes à la hauteur des enjeux. Le revers de la médaille renouvelle donc son appel à y travailler sans délai.
Lire le communiqué du 19 février 2024 « JOP Paris 2024 : on n’a plus le temps de jouer la montre »
Collectif Le revers de la médaille
JOP Paris 2024 : pour un héritage social positif
https://lereversdelamedaille.fr/
Paris, le 5 février 2024
[1] Notamment : Fair Play for Housing Rights – Centre on Housing Rights and Evictions (COHRE)
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JOP Paris 2024 : les droits humains ne sont pas respectés
Communiqué du collectif Le revers de la médaille, dont la LDH est membre
Alors que l’ouverture des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 approche à grands pas, le nettoyage social en cours qui invisibilise les populations les plus précaires s’intensifie. Un cycle de dialogue et de concertations a été enclenché par le collectif Le Revers de la médaille, mais à ce jour, aucune solution concrète n’est proposée par les pouvoirs publics. À l’image des éditions précédentes et malgré la promesse de Jeux inclusifs, la France piétine les droits humains.
Éloignements massifs des personnes sans-abri, expulsions de squats et de bidonvilles, dispersion des personnes usagères de drogue, pression sur les travailleur.euse.s du sexe… Au quotidien et depuis plusieurs mois, les équipes des associations membres du collectif Le Revers de la médaille observent sur le terrain un réel nettoyage social à l’œuvre pour invisibiliser des situations de grande précarité.
Les opérations se réalisent sans concertation ni solution alternative et créent, pour des milliers de personnes vulnérables, errance et rupture de lien avec les acteurs sociaux. Avec la fin de la trêve hivernale le 31 mars prochain, le collectif anticipe des expulsions de lieux de vie informels sans solution d’hébergement alternative dans toute la France, qui viendront encore renforcer cette situation.
Les Jeux viennent aggraver une crise sociale majeure présente en France depuis de nombreux mois, dont l’augmentation spectaculaire de la grande pauvreté, du recours à l’aide alimentaire et du nombre de personnes vivant à la rue. À l’image de toutes les éditions précédentes, les Jeux ont à ce jour un impact négatif sur les droits humains, alors que l’immense dynamique de l’événement pourrait au contraire contribuer positivement à la lutte contre l’exclusion. « Nous demandons aux parties prenantes à l’organisation des Jeux de Paris 2024 de se préoccuper, au-delà de l’organisation des épreuves sportives, du respect des droits humains par les pouvoirs publics. La promesse d’un héritage social positif et de Jeux inclusifs ne doit pas être un simple slogan de communication ! », a déclaré Paul Alauzy, coordinateur veille sanitaire à Médecins du Monde et porte-parole du collectif.
Il n’est pas trop tard pour agir. Le Revers de la médaille renouvelle sa volonté de dialogue et de concertation auprès des pouvoirs publics, si ceux-ci aboutissent à de véritables engagements et à la mise en place de solutions concrètes.
Ce n’est pour l’instant pas le cas : la demande de mettre fin au nettoyage social en cours ainsi qu’instaurer une médiation directe et effective avec la préfecture de police n’a pas été entendue. La mise en place d’un centre d’accueil pour les personnes exilées, à l’image de celui pour les personnes déplacées d’Ukraine, se heurte à une politique de l’accueil par la rue. À la demande de débloquer 7 000 places d’hébergement pérennes pour éviter toute situation de rue à l’approche et pendant les Jeux, seulement 200 places supplémentaires ont été prévues en Ile de France.
Par ailleurs, les organisations membres du collectif doivent fournir un important effort d’adaptation, en particulier de relocalisation de dispositifs ou de recrutement d’équipes en renfort, afin d’assurer la continuité de l’ensemble des dispositifs sociaux. Pour couvrir cet effort exceptionnel, le collectif a proposé la mise en place d’un Fonds de solidarité olympique doté de 10 millions €. Il n’a pas non plus trouvé d’écho favorable.
Paris, le 25 mars 2024
Télécharger le communiqué « JOP Paris 2024 : les droits humains ne sont pas respectés » en pdf