Les binationaux maghrébins, cible d’un député RN

Pour Daniel Grenon, député Rassemblement national (RN) réélu dans l’Yonne, les franco-maghrébins « n’ont pas leur place dans les hauts lieux ».

Invité pour un débat d’entre-deux-tours organisé le 1er juillet 2024, dans les locaux du journal l’Yonne Républicaine, Daniel Grenon, alors candidat RN à sa réélection, était interrogé sur la question de la binationalité, partie prenante du programme porté par le parti. Le journaliste interpellait alors l’intéressé comme suit : « On prend souvent l’exemple du Russe mais dans le propos de certains candidats RN, on y voit plus des Franco-Maghrébins. C’est plutôt cette population-là qui est visée dans les propos de certains ».

Ce à quoi, le désormais député réélu a répondu : « Il y a des gens qui sont maghrébins qui sont rentrés au pouvoir, ministre et cetera. Alors, je sens que, moi ces gens-là n’ont pas leur place dans les hauts lieux. Voilà. Bon, après, le Maghrébin binational, il a sa place en France. Il l’a. Mais pas dans les hauts lieux, je ne pense pas. On a besoin de protéger la France. »

L’affirmation qu’un groupe de ressortissants français, en raison d’une binationalité spécifique, en l’occurrence franco-maghrébine, serait indigne à exercer certaines fonctions au sein de la société française et, plus encore, que cela serait dangereux pour la France, est méprisant, outrageant et constitue indéniablement une atteinte à l’honneur ou à la considération de ces derniers et ce, à raison de l’origine ou l’appartenance à une ethnie, nation, race déterminée.

Par conséquent, la LDH (Ligue des droits de l’Homme) a porté plainte le 9 juillet 2024 pour injure publique à raison de l’origine ou de l’appartenance ou de la non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, délit réprimé par les articles 29 alinéa 2 et 33 alinéa 3 de la loi du 29 juillet 1881.

Share This
Soutenez les combats de la LDH

Les droits et les libertés ça n’a pas de prix, mais les défendre a un coût.