La Ligue pour la défense des droits civiques a vu le jour. Ses objectifs : lutter contre les arrestations illégales, contre les détentions sans recours, les tortures et les exécutions ainsi que pour la libération de tous les prisonniers politiques, notamment les ignorés et ceux qui ne disposaient d’aucun soutien. Elle demande aussi la liberté de parole, de presse et d’organisation. Mais…
Extrait de Les droits de l’Homme en Chine » n°40, octobre 2009, le bulletin de groupe de travail de la LDH… c’était en janvier 1933, lorsque le brillant essayiste Lu Xun fondait avec Song Qinling, épouse du fondateur de la République Sun Yat Sen, avec le président de l’Université de Beijing Cai Yuanpei et le secrétaire général de l’Académie des Sciences Yang Quan, la Ligue pour la Défense des droits civiques.
Ses objectifs : lutter contre les arrestations illégales, contre les détentions sans recours, les tortures et les exécutions ainsi que pour la libération de tous les prisonniers politiques, notamment les ignorés et ceux qui ne disposaient d’aucun soutien. Elle demandait aussi la liberté de parole, de presse et d’organisation.
Il était dangereux d’être ligueur : Yang Quan fut assassiné quelques semaines plus tard. Quant à Lu Xun, il mourut de fatigue et de tuberculose, il y a juste soixante-treize ans, le 19 octobre 1936. Les activités de la Ligue se sont noyées dans les violences des guerres civiles et de la guerre contre le Japon.
Les objectifs de l’organisation ont gardé, hélas, toute leur actualité. Lu Xun, qui regrettait que son pays ne compte pas assez de têtes brûlées et qui dénonçait la morale de l’obéissance et le fardeau du confucianisme, est encore officiellement un grand écrivain. Mais il gêne par la brutalité de ses dénonciations et par son rejet des hypocrisies et des doubles langages. Donc on l’escamote.
Sous le prétexte d’une écriture difficile, on le sort des manuels scolaires. Il soulèverait des questions qui ne sont plus d’aujourd’hui. Il cherchait à éveiller les consciences alors que tout discours officiel doit comporter l’éloge de la politique de «réforme et ouverture» de Deng Xiaoping. Il soutenait les luttes étudiantes mais peut-on en parler juste vingt ans après la tuerie de Tiananmen ? Il ne supportait pas le vieux Confucius et se moquait de lui comme professeur de servilité alors que les autorités d’aujourd’hui célèbrent ses anniversaires dans la stricte observance des rites de l’époque (VIe siècle avant J.-C.).
Le 4 mai 1919 qui marque la prise de conscience par les intellectuels des nécessités de la modernité et de la démocratie, les étudiants avaient défilé en conspuant le confucianisme. Mais aujourd’hui, le gouvernement assoit l’expansion de la culture chinoise sur la multiplication des Instituts Confucius à travers le monde (plus de deux cent cinquante en cinq ans).
Ceux qui dans des temps plus récents ont tenté en Chine de parler
ouvertement des droits de l’homme – au temps du Mur de la Démocratie – 1978-79 – ou sur la place Tiananmen dix ans plus tard – ont eu droit à des coups de feu, à des incarcérations ou, au mieux, à des expulsions hors du territoire. Nombre de pays, y compris des dictatures, acceptent au moins formellement qu’il y ait chez eux une Ligue des Droits de l’homme. En Chine, c’est impossible.
Le groupe « Chine » de la LDH publie le n° 40, octobre 2009, de son bulletin « Les droits de l’Homme en Chine ». Une mine d’informations, des nouvelles directement traduites de la la presse chinoise.
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Bulletin Chine 40 oct 2009