Les restrictions à l’intégration créent de la pauvreté

Communiqué du Collectif Alerte, dont la LDH est membre

Les instructions que Bruno Retailleau vient d’adresser aux préfets au travers une circulaire vient restreindre durement la régularisation des travailleurs sans papiers et va donc conduire à leur précarisation.

La France compte aujourd’hui entre 600 000 et 700 000 personnes dans cette situation selon l’ancien ministre de l’intérieur Gérard Darmanin. Ils étaient environ 300 000 il y a 10 ans.

Ces restrictions vont à l’encontre des principes fondamentaux d’égalité et de dignité qui devraient guider les politiques publiques. Les travailleurs sans papiers contribuent à l’économie française, souvent dans des secteurs essentiels et en tension. Leur exclusion institutionnelle ne fait qu’amplifier les inégalités sociales et freiner l’intégration.

Sans droits au travail, au logement, ces personnes qui ont grandi en France ou y vivent parfois depuis des dizaines d’années seront par conséquent maintenues dans une extrême précarité. Désormais il faudra que ces personnes restent dans ces conditions au moins 7 ans (contre 5 auparavant) pour envisager une hypothétique régularisation.

Nos associations resteront solidaires avec toutes les personnes, quelle que soit leur nationalité ou leur situation administrative. Nous veillerons à ce que ces personnes puissent vivre dignement malgré ce statut précaire. A court terme, nous demandons le respect de marges de manœuvre données aux préfets en concertation avec les partenaires sociaux et les associations en fonction des réalités locales.

Nous voulons vivre dans une France qui respecte et accueille les personnes qui arrivent sur son sol, et qui offre à ceux qui le demandent des possibilités d’insertion dans la mesure de ses moyens et de ses besoins.

Nous refusons une politique qui précarise davantage et appelons à un véritable engagement pour une société juste et humaine !

Paris, le 27 janvier 2025

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