Monsieur l’Ambassadeur, Nous venons d’apprendre l’arrestation, dès son retour en Tunisie, de Madame Sihem Bensedrine. Nous vous serions reconnaissants de bien vouloir faire connaître aux plus hautes autorités de votre pays, les sentiments d¹indignation que cette mesure provoque dans les pays constituant l’Union européenne, et la ferme résolution des organisations de défense des droits de l’Homme, d’entreprendre une campagne de protestation. En effet, l’arrestation de Madame Sihem Bensedrine a valeur de symbole. Elle est la porte-parole du Conseil national des libertés, organisation dont l’existence paraît aussi intolérable à l’actuel pouvoir tunisien, que celle de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme, actuellement soumise à un harcèlement judiciaire. Elle est journaliste et éditrice. Le gouvernement tunisien agit comme s’il trouvait intolérable l’activité normale d’une telle journaliste. Les considérables progrès de la communication et le développement des échanges économiques et culturels rendent impossibles, même aux régimes totalitaires, de paralyser la circulation des informations. Les traités qui organisent les relations internationales comportent aujourd’hui des clauses relatives au respect des droits de l’Homme. Nous sommes donc fermement disposés à utiliser ces divers moyens pour venir en aide aux personnes victimes d’une politique qui a pour objectif d¹étouffer la liberté d’expression. Nous vous prions d’agréer, Monsieur l’Ambassadeur, l’expression de notre haute considération. Michel TUBIANA, président de la LDH Paris, le 28 juin 2001