Communiqué de l’Observatoire de la liberté de création
L’Observatoire de la liberté de création déplore la fermeture de l’exposition « Femina » au pavillon Vendôme, à Clichy-la-Garenne. Cette fin lamentable aurait pu être évitée si la ville de Clichy, et en particulier son maire, Gilles Catoire, avait assumé son rôle, c’est-à-dire veiller au bon fonctionnement de ses services, être garant de la protection de ceux-ci et de ceux qui y sont invités, et être l’instance qui crée les conditions du débat. Alors qu’une fédération d’associations musulmanes aurait dénoncé l’œuvre Silence, de Zoulikha Bouabdellah, comme blasphématoire, et aurait demandé à la ville l’annulation de l’exposition, le maire n’a strictement rien fait pour assurer le centre d’art de son soutien, ni pour garantir la sécurité des personnes et des œuvres, lesquels relèvent de ses fonctions. Ce comportement ouvre la porte à toutes les dérives.
Les décrochages d’œuvres, dans de telles circonstances, ont des conséquences graves sur l’art et les artistes, mais aussi sur la démocratie. Quand les œuvres dérangent ou choquent, cela montre qu’il y a une absolue nécessité de débat.
L’Observatoire de la liberté de création tient à exprimer son soutien aux organisateurs, qui ont essayé, sans y parvenir, de trouver une solution satisfaisante pour tous, notamment par des rencontres et discussions pacifiées.
L’Observatoire de la liberté de création déplore la défection d’un élu, qui, en refusant de prendre ses responsabilités, donne des gages à l’extrémisme, et favorise la censure plutôt que le dialogue.
Paris, le 5 février 2015