Ce ne sont pas les frontières qui tuent mais les politiques qui les dessinent. La LDH (Ligue des droits de l’Homme) se mobilise.
Le 23 novembre 2021 vers 22h, un canot pneumatique quitte les côtes françaises avec 33 personnes à son bord. Alors qu’elles contactent les secours français et britanniques pendant plusieurs heures, aucun moyen de secours n’est déclenché. Au moins 27 personnes décèdent, quatre autres sont toujours portées disparues et seulement deux ont survécu.
Ce 15 mars 2024, une requête indemnitaire est déposée devant le tribunal administratif de Lille par des proches des victimes, accompagnés par la LDH et Utopia 56 afin de demander réparation du préjudice.
Cette requête fait suite à une demande préalable, restée sans réponse, envoyée il y a plus d’un an à la Première ministre.
L’information judiciaire liée à ce naufrage est toujours en cours et aurait donné lieu à des mises en examen au sein du personnel du Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross).
En ce début d’année 2024, au moins 3 350 personnes ont traversé la Manche pour rejoindre le Royaume-Uni, un record. Sur la même période, au moins quatre situations ont donné lieu à des noyades. Seule la cessation des politiques de répression, des discours publics de stigmatisation et une augmentation tant quantitative que qualitative des moyens de secours peuvent mettre fin à ces décès.
Ce contentieux historique vise à faire reconnaître la responsabilité des autorités françaises et à soutenir l’ensemble des familles victimes de ces politiques et pratiques aux frontières.