Nous, Présidents des 33 associations du collectif des associations unies lançons ce soir un appel solennel à la mobilisation générale des pouvoirs publics et de toute la société contre la pauvreté et le mal logement.
Aujourd’hui la France compte 8,5 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Une pauvreté qui s’intensifie dans le pays et qui frappe un nombre croissant d’enfants, au mépris des principes de dignité et d’égalité.
10 millions de personnes sont confrontées à la crise du logement. 3,5 millions de personnes sont mal-logées. Parmi elles 142 000 sont sans domicile fixe, soit 50 % de plus qu’il y a dix ans, sans que cela suscite une réaction forte de la puissance publique.
Pendant ce temps, les inégalités sociales se creusent au point que 10 % de la population concentre près de la moitié du patrimoine national.
Cette situation est indigne de la France, indigne de la 6ème puissance économique mondiale.
Nous, qui nous reconnaissons pleinement dans les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité, nous refusons cette société qui laisse se développer dangereusement la pauvreté et les inégalités. Nous appelons tous les citoyens à combattre la
stigmatisation des exclus, lorsque, désignés comme responsables de leur situation, ils sont victimes de mesures anti SDF et chassés des centres villes. Leurs voix doivent être véritablement entendues dans le débat public et doivent enfin peser sur les choix politiques.
Nous exigeons une politique de solidarité beaucoup plus ambitieuse, qui permette enfin de rendre effectif le droit au logement et à l’hébergement.
Nous exigeons du gouvernement et des collectivités locales un nouveau plan de lutte contre la pauvreté qui améliore significativement les conditions de vie des plus précaires et leur offre de vraies perspectives. Cela passe notamment par l’adoption en urgence d’une loi de programmation d’hébergements et de logements à vocation sociale, mobilisant le parc social et le parc privé, pour répondre rapidement aux besoins des personnes en difficultés de logement.
Dans l’attente, nous exigeons des pouvoirs publics trois engagements fermes et immédiats :
- personne ne doit être contraint de vivre à la rue ;
- personne ne doit être remis à la rue sans solution à la fin de cet hiver ;
- personne ne doit être expulsé de son logement ou d’un terrain sans solution alternative digne de ce nom.
Nous appelons, enfin, à la vigilance citoyenne et à la mobilisation de tous pour que ces droits fondamentaux soient respectés sur tous les territoires de la République.