Paris : l’interdiction de la marche nocturne féministe radicale

La LDH continue son combat pour l’exercice effectif des libertés d’expression et de réunion.

Le 3 mars 2025, le Collectif Insurrection Trans a déclaré une manifestation intitulée « marche nocturne féministe radicale » afin de revendiquer « les droits et libertés menacés par un Etat fasciste et la montée de l’extrême droite ».

Cette manifestation était prévue pour se tenir à Paris, sous la forme d’un défilé, depuis la gare de l’Est jusqu’à la place de l’Hôtel de Ville, le 7 mars 2025 à partir de 18 heures 30.

Le 5 mars 2025, le préfet de police de Paris a publié un arrêté portant interdiction de la manifestation « marche nocturne féministe radicale » au motif de risques de troubles à l’ordre public.

Cette interdiction constituait une « première » pour cette manifestation organisée depuis plusieurs années la veille de la journée internationale des droits des femmes par l’Assemblée féministe Paris-Banlieue et d’autres collectifs pour dénoncer les discours « anti-LGBTQI », « racistes » ou « colo- nialistes ».

Le 7 mars 2025, la LDH saisissait le tribunal administratif de Paris d’une requête en référé-liberté à l’encontre de l’arrêté constitutif d’une atteinte manifestement grave aux libertés fondamentales. Le même jour, le juge des référés suspendait l’exécution de l’arrêté préfectoral en retenant notamment qu’aucun élément rapporté par le Préfet ne pouvait permettre d’établir qu’il existerait, en l’espèce, un risque suffisamment avéré de troubles matériels à l’ordre public, résultant en particulier de violences contre les personnes et de dégradations de biens durant la manifestation. En outre, le juge a considéré que les éléments apportés par le préfet de police quant aux forces de police mobilisables n’apparaissaient pas suffisants pour établir une insuffisance des moyens matériels et humains permettant d’assurer le respect de l’ordre public lors de cette marche nocturne, d’autant plus que les organisateurs de cette marche nocturne avaient indiqué qu’un service d’ordre était prévu pour veiller au bon déroulement de cette manifestation.