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COLLOQUE INTERNATIONAL
« 17 Octobre 1961,
la gangrène du racisme »
Le vendredi 15 octobre de 13h à 18h, au Sénat – Palais du Luxembourg
Inscription obligatoire au : 06 09 47 08 16
• Introduction d’accueil par David Assouline, sénateur et historien
• Modératrice : Samia Messaoudi, journaliste
• Présentation de la journée et rappel du rôle de l’association Au nom de la mémoire dans la connaissance et la reconnaissance du 17 octobre 1961, par Samia Messaoudi.
• Benjamin Stora, historien
Le contexte de la guerre d’Algérie en France
• Linda Amiri, historienne
L’émigration algérienne et la lutte de libération nationale en France
• Tassadit Yacine, anthropologue
Dire ou ne pas dire le 17 octobre 1961. L’exemple d’Ourida Séguini, actrice et organisatrice de la manifestation du 17 octobre 1961 au bidonville de la Folie à Nanterre
• Sylvie Thénault, historienne (sous réserve)
• Fabrice Riceputi, historien
L’apport d’un citoyen chercheur à la connaissance historique et à la reconnaissance publique du 17 octobre 1961 : Jean-Luc Einaudi (1951-2014). Une évocation de son travail pionnier d’historien sans titre, de son combat pour accéder aux archives et de ses confrontations judiciaires avec Maurice Papon.
• Bernard Ravenel, historien
La réponse de la gauche au massacre des travailleurs algériens le 17 octobre 1961.
• Nadjia Bouzeghrane, journaliste à El Watan (quotidien algérien)
L’année 1991 représente un marqueur pour les médias algériens, particulièrement la presse indépendante naissante, qui s’ouvre dès lors aux évènements du 17 octobre 1961 et des jours suivants à Paris.
• Gilles Manceron, historien, Ligue des droits de l’Homme
La connaissance des causes et du bilan du 17 octobre 1961 reste à approfondir.
Pourquoi une répression policière d’une telle intensité contre les Algérien-ne-s marchant pacifiquement dans Paris ? Les divergences politiques au sein du gouvernement français face à la perspective de l’indépendance de l’Algérie restent à étudier. Et pour évaluer le nombre des victimes, le sort des hommes arrêtés et expulsés vers l’Algérie reste à établir.
• Daho Djerbal, historien (Algérie)
Transmission d’une histoire douloureuse entre la France et l’Algérie.
• Jim House, historien
Évoquer les manifestations des femmes algériennes du 20 octobre 1961 à Paris, tout en les situant dans leur contexte plus large, c’est à dire la participation des Algériennes aux mobilisations pour l’indépendance et contre la répression à Paris et ailleurs en France métropole en octobre 1961.
• Yasmina Ali Ouladj, membre d’Au nom de la mémoire
Lecture d’un slam sur le 17 octobre 1961.
• Conclusion des travaux par Mehdi Lallaoui, président de l’association Au nom de la mémoire.
Appel à manifestationComme chaque année, la LDH appelle à manifester le dimanche 17 octobre à 15h du cinéma Rex à la place du Châtelet à Paris. Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre-feu discriminatoire qui leur avait été imposé par le gouvernement de l’époque dont le Premier ministre, Michel Debré, était hostile à l’indépendance de l’Algérie, et le préfet de Police Maurice Papon sous ses ordres. Ils défendaient leur droit à l’égalité, leur droit à l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ce jour-là, et les jours qui suivirent, des milliers de ces manifestants furent arrêtés, emprisonnés, torturés – notamment par la « force de police auxiliaire » – ou, pour nombre d’entre eux, refoulés en Algérie. Des centaines perdirent la vie, victimes d’une violence et d’une brutalité extrêmes des forces de police parisiennes. 60 ans après, la vérité est partiellement en marche. Cependant, la France n’a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les guerres coloniales qu’elle a menées – en particulier la guerre d’Algérie – non plus que dans le cortège de drames et d’horreurs qu’elles ont entraînés, comme ce crime d’Etat que constitue le 17 octobre 1961. Le 17 octobre 2012, le président de la République (François Hollande) avait certes fait un premier pas important, en déclarant : « Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance ont été tués lors d’une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes. » Mais le terme de crime n’est pas repris, et la responsabilité, sous entendue, n’est pas clairement définie. Nous demandons une parole claire aux autorités de la République, au moment où certains osent encore aujourd’hui continuer à parler des « bienfaits de la colonisation », à célébrer le putsch des généraux à Alger contre la République, à « honorer » les criminels de l’OAS. Dans ce domaine, il est donc nécessaire que des mesures significatives soient prises : • que la lumière soit faite sur les soi-disant « retours vers leurs douars d’origine » des Algériens survivants du 17 octobre envoyés en fait dans des camps de la mort de l’Algérie coloniale ; • que la création d’un lieu de mémoire voué à cet événement, demandée dans la résolution votée par le Sénat en octobre 2012 qui reconnaissait elle aussi ce massacre, soit rapidement mise en œuvre par les autorités de l’Etat, de la ville de Paris et la région Île-de-France ; • pour être fidèles à leur mission scientifique, les historiens ont besoin de pouvoir accéder librement aux archives, échapper aux contrôles des pouvoirs ou des groupes de pression et travailler ensemble, avec leurs collègues algériens ; • la vérité doit être dite sur l’organisation criminelle de l’OAS que certains au sein de la droite et extrême droite politique veulent réhabiliter ; • faute d’une telle reconnaissance, le système de ce type de violence policière se reproduit. Ce n’est qu’à ce prix que pourra disparaître la séquelle la plus grave de la guerre d’Algérie, à savoir le racisme, l’islamophobie et les discriminations dont sont victimes aujourd’hui nombre de citoyennes et citoyens, ressortissants d’origine maghrébine ou des anciennes colonies, y compris sous la forme de violences policières récurrentes, parfois meurtrières. |
Ouvrage 17 octobre 1961, de la connaissance à la reconnaissance
Editions Au nom de la mémoire
À l’occasion de la 60e commémoration du 17 octobre 1961, cet ouvrage restitue le combat mené pour la connaissance et la reconnaissance de cette page d’histoire occultée durant de nombreuses années.
L’ouvrage est préfacé par Benjamin Stora, suivi des contributions de David Assouline, Mehdi Lallaoui, Nadjia Bouzeghrane, Brigitte Stora, Gilles Manceron, Olivier Lecour Grandmaison, Tassadit Yacine. Des textes littéraires, des photos, des « une » et des dessins de presse, des contributions des villes de Bagneux (Collectif 1961), Tulle, Valence, La Courneuve, Marseille, Nanterre…
Un livre pour rendre hommage à celles et ceux qui, par leurs actions, mènent la bataille pour la vérité sur le 17 octobre 1961, rendant visible cet événement sombre de l’histoire de France.
Le regard singulier de Monique Hervo dans cet ouvrage témoigne des traces du vécu des habitants en marge de la cité. Ce sont les mémoires du bidonville de Nanterre où vivaient les Algérien.nes. Monique Hervo livre aussi dans cet ouvrage son témoignage à leurs côtés lors de la manifestation du 17 octobre 1961.