Un politologue et essayiste remet en cause la réalité du génocide rwandais, dénonçant « l’une des plus grandes escroqueries du XXe siècle ».
En octobre 2020, la FIDH et la LDH ont déposé, avec l’association Survie, une plainte avec constitution de partie civile pour des propos négationnistes sur le génocide rwandais tenus par Charles Onana, politologue et essayiste controversé, dans un ouvrage intitulé Rwanda, la vérité sur l’opération Turquoise. Quand les archives parlent, paru aux éditions du Toucan le 28 octobre 2019.
L’auteur y procède à une relecture de l’histoire des massacres perpétrés au Rwanda en 1994, niant l’existence du génocide des Tutsi. Or, ces événements sont reconnus par les juridictions internationales, les historiens et les juridictions nationales comme un génocide.
Charles Onana et les éditions du Toucan ont ainsi été poursuivis pour contestation de crime de génocide.
Après diverses audiences préalables, le procès dit Onana s’est déroulé devant la 17e Chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris lors de quatre audiences les 7, 8, 9 et 11 octobre.
A l’issue, le tribunal a déclaré coupable Charles Onana des faits de complicité de contestation de génocide ainsi que son éditeur, Damien Serieyx, coupable des mêmes faits. Charles Onana est condamné au paiement de jours amendes représentant un total de 8 400 €, et son éditeur à une amende de 5 000 €, tous deux étant condamnés également à payer aux associations plaignantes 1 euro symbolique ainsi que diverses sommes en remboursement de leurs honoraires d’avocat.
La FIDH et la LDH, parties civiles dans cette affaire, saluent cette décision historique en ce qu’il s’agit de la première condamnation en France pour négationnisme du génocide des Tutsis au Rwanda.
Charles Onana a d’ores et déjà interjeté appel devant la Cour d’appel de Paris.