Le 1er mai 1995, Brahim Bouarram, 29 ans, profitait d’une journée ensoleillée sous le pont du Carrousel. Il ne savait pas qu’on allait le précipiter dans la Seine et mettre fin à ses jours. Les assassins venaient de quitter le défilé du Front National.
Depuis, d’autres noms se sont ajoutés à la liste sinistre des victimes de crimes racistes.
C’est à sa mémoire et à celles de toutes les victimes du racisme dans ce pays, en souvenir à la souffrance de leurs proches que nous nous rassemblons ici, sur le lieu du crime innommable, le 1er mai de chaque année. La plaque commémorative du crime racial est posée, à la demande de nos associations, par la Mairie de Paris, un signe indélébile pour celles et ceux qui viendront après nous, pour tous les « visiteurs » qui passeront par cet endroit marqué désormais à jamais.
Depuis l’assassinat de Brahim Bouarram, le racisme a d’autres victimes.
Il a aussi gangréné la société sous d’autres formes : la xénophobie, l’antisémitisme, l’islamophobie, la ségrégation, la relégation, les discriminations aux droits fondamentaux, au logement, au travail, aux contrôles en tous genres. C’est toujours sous d’autres formes que le racisme s’enracine, avec la montée des extrêmes droites et des droites extrêmes. Y compris des branches entières de la République : les violences policières, les contrôles au faciès, les rôles plus que douteux de certains médias, une justice à géométrie variable dès qu’il s’agit d’enfants d’immigrés et de leurs parents.
Plus que jamais, nos associations et organisations, qui font de la lutte pour l’égalité et contre tous les racismes un combat de tous les jours, s’engagent à contribuer à la construction d’une véritable politique de la mémoire. Une mémoire, qui au nom des victimes du racisme et de la souffrance des leurs, construit encore plus de liens entre nous, plus de vivre en commun, et tend vers une société où la vie humaine, quelle que soit la couleur de sa peau, son origine ou sa confession, soit enfin, et pour toujours, une vie humaine digne et respectée pour toutes et tous.
Rassemblement le 1er mai 2017 de 11h à 12h, au Pont du Carrousel – Paris
Premiers signataires : ATMF, LDH, MRAP, GISTI, FTCR, COPAF, Sortir du colonialisme, CEDETIM/IPAM, Femmes Plurielles, Solidaires, CFPE, DAL, MAFED, ASDHOM, ATF, CRLDHT, L’ACORT, AIDDA, MCTF, UJFP, REMCC, IDD, ADTF, Coordination contre le racisme et l’islamophobie, AMDH Ile de France, ASIAD, ACTION Antifasciste Paris-Banlieue, La Horde, ACTIT, , Le Collectif « Vérité et justice pour Ali Ziri », PIR , NPA, Ensemble.