La LDH prend acte du verdict de la Cour d’Assises de la Gironde qui a condamné M. Maurice PAPON.
Parce que l’humaine barbarie ne s’est pas interrompue en 1945, ce procès, cette décision, rappellent qu’il ne peut exister, au-delà du temps et de la raison des États, d’impunité pour ceux qui répondent d’un crime contre l’humanité.
Si ce crime demeure un crime exceptionnel, c’est la force de la justice de le sanctionner normalement et non de rendre des jugements exceptionnels.
M. Maurice PAPON a bénéficié d’un procès équitable et sa responsabilité a été appréciée comme il convient, au regard de ses actes.
Justice est ainsi rendue.
Justice aux victimes dont la souffrance restera mais qui voient reconnue l’horreur d’une destinée marquée par le racisme et l’oppression du régime nazi et du régime de Vichy.
Justice à la République que M. Maurice PAPON a prétendu servir alors qu’il n’a servi que sa carrière professionnelle au mépris des principes de la République.
Justice, enfin, à l’histoire de notre pays qui trouvera dans ce procès matière à approfondir notre mémoire collective, sans laquelle nous sommes désarmés pour affronter les défis d’aujourd’hui.
Paris, le 2 avril 1998