Trois ans après la loi Taquet : trêve de mots, place à l’action collective !

Communiqué du Collectif des 400 000 dont la LDH est membre

Trois ans après l’entrée en vigueur de la loi Taquet, ouvrons les yeux : la protection de l’enfance reste une promesse non tenue. Depuis 2022, pas moins de 12 rapports alarmants1 se sont succédés, représentant plus de 1800 pages et 400 recommandations, afin d’alerter, sans succès.

L’heure n’est plus aux constats ni aux déclarations d’intention. Affirmer que l’intérêt supérieur de l’enfant est une priorité ne suffit plus, il faut en faire une réalité tangible pour chaque enfant en danger !

À quoi bon célébrer l’anniversaire d’une loi si son application n’intéresse personne ? Derrière les discours, la situation est accablante : au sein des familles, les mesures de protection ne sont pas exécutées dans des conditions et délais raisonnables. Les enfants confiés continuent d’être ballottés d’un lieu placement à l’autre, privés de la stabilité essentielle à leur développement et de leurs droits à un suivi éducatif, médical ou psychologique à la hauteur de leurs besoins. L’offre de soins spécialisés demeure indigente. Les inégalités territoriales perpétuent une protection à géométrie variable, condamnant de nombreux enfants à un accompagnement défaillant d’un département à l’autre, tandis que d’autres restent sans solution adaptée. Trois ans après la loi Taquet, les structures d’accueil sont saturées, notamment pour les mineurs non accompagnés, et les jeunes majeurs sont de plus en plus souvent condamnés à la précarité dès leur sortie de la minorité.

Aujourd’hui, les professionnels sont à bout de souffle et l’Etat regarde ailleurs. Face à la gravité de la crise que traverse le secteur de la protection de l’enfance depuis maintenant plusieurs années, l’urgence est absolue : l’Etat et les départements doivent immédiatement assumer pleinement leurs responsabilités respectives.

Nous refusons de rester les témoins impuissants d’un empilement de rapports et de recommandations sans effet. La mise en œuvre de solutions concrètes pour garantir la protection de chaque enfant en danger doit être effective, sans quoi nous continuerons à nous mobiliser.

À ce titre, le collectif Les 400 000 appelle à la mobilisation de l’ensemble du secteur associatif et de la société civile.

Rendez-vous le jeudi 15 mai 2025 dans au moins sept grandes villes de France : Paris, Rennes, Lille, Strasbourg, Lyon, Marseille et Toulouse, pour une mobilisation massive.

Paris, le 7 février 2025

Télécharger le communiqué du Collectif des 400 000 en pdf.

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