Communiqué LDH, appel à rassemblements le samedi 8 mars à 14h place de la République à Paris et partout en France
De nombreuses enquêtes statistiques et données juridiques attestent que, trente ans après la Déclaration de Beijing et le Programme d’action, adoptés en 1995 à l’unanimité par 189 pays, certaines inégalités entre les sexes et entre les femmes elles-mêmes se sont atténuées. Les transformations de la situation des femmes dans différents domaines traduisent des formes d’émancipation dont il faut se réjouir et qui doivent beaucoup et surtout aux luttes féministes. Partout dans le monde, des femmes se battent quotidiennement, jusqu’au prix même de leur vie, pour que leurs droits soient reconnus, et notamment celui à disposer de leur corps, le droit à l’instruction, à l’emploi, à des salaires dignes, à la représentation politique, à la transmission du patrimoine, et contre les féminicides… En ce jour, comment ne pas citer parmi tous les combats celui des femmes afghanes, de plus en plus invisibilisées et sommées de disparaître de l’espace public, ou celui des femmes iraniennes, puisque le nombre de condamnations à mort de femmes a été particulièrement important en 2024 ?
Sous l’impulsion du mouvement #MeToo, la chape de plomb qui pesait sur les violences sexuelles et sexistes semble peu à peu s’estomper mais beaucoup reste à faire, le mouvement lui-même subit de nombreuses attaques et n’est pas à l’abri d’un « backlash » visant à le décrédibiliser.
En cette journée du 8 mars 2025, la LDH (Ligue des droits de l’Homme) tient à rappeler avec force qu’en ce qui concerne les droits des femmes les avancées sont très largement inabouties et toujours fragiles. Nombreux sont les pays où ces avancées se heurtent à des résistances, voire à de véritables retours en arrière comme aux Etats-Unis avec la mise en question récente du droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Comme doit nous inquiéter la montée en puissance de discours masculinistes et virilistes qui, dans de multiples pays, montrent que les tenants d’une société patriarcale n’entendent pas renoncer à leurs privilèges ancestraux. La France elle-même est confrontée à des mouvements d’extrême droite qui instrumentalisent les droits des femmes, en ayant même parfois recours à la violence comme en témoignent des interventions du groupuscule Némésis, pour en réalité défendre des positions réactionnaires.
Depuis sa création, la LDH défend une société dans laquelle les femmes et les hommes sont libres et égaux. Cette année encore, la LDH, avec toutes ses adhérentes et tous ses adhérents, appelle à participer aux initiatives qui visent à conquérir pour toutes les femmes une égalité pleine et effective.
Paris, le 5 mars 2025
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