C’est la troisième fois que depuis 16 ans les citoyens portent la gauche au pouvoir.
Depuis plusieurs mois, le mouvement civique montrait la naissance d’un élan citoyen. Il faut qu’il continue. Certes, les réformes nécessaires et les changements politiques indispensables doivent maintenant s’inscrire dans la durée.
Mais, il faut que très vite des mesures soient prises qui montrent que l’engagement vers une société plus juste, plus égale, plus libre, est irréversible. Il faut, comme l’ont fait nos voisins européens en Espagne, en Italie et au Portugal, ouvrir la perspective d’une régularisation des sans-papiers qui vivent parmi nous, en se fondant sur des critères faisant présumer leur intégration.
Il est également urgent de mettre un terme à des phénomènes de violences policières qui se multiplient. Il faut, tout en préparant les mesures qui garantissent mieux l’indépendance de la justice, prendre des décisions précises qui permettraient de désencombrer les prisons et de faciliter l’accès de la justice aux plus défavorisés.
Dès le 14 juin, à Amsterdam, tout doit être fait par le nouveau gouvernement français pour que les critères de convergence monétaire soient élargis à la défense de l’emploi et des droits sociaux.
Enfin, il ne faut surtout pas oublier que ces élections ont révélé l’élargissement de l’implantation du front national et même son renforcement. La lutte contre la xénophobie et l’extrême droite ne reposent pas seulement sur le respect des promesses faites par ceux qui viennent d’être portés au pouvoir, mais aussi sur l’action de tous les citoyens qui doit se renforcer et mieux s’organiser
Paris, le 2 juin 1997