Le résultat de Vitrolles n’a surpris que ceux qui voulaient bien se laisser surprendre. C’est pour tous les républicains une défaite exemplaire.
Les symptômes de la crise étaient connus. Dès 1990, grâce à une étude de la Fonda sur Vitrolles, on savait qu’il existait un lien entre la crise de la ville et un vote en faveur du Front national. Personne ne peut échapper à ses responsabilités.
L’extrême-droite s’est banalisée en Provence-Alpes-Côte d’Azur grâce aux alliances passées avec la droite, notamment en 1986 et 1988. La vigilance de la gauche aurait dû s’exercer depuis de longs mois déjà à l’égard d’une municipalité dont les pratiques dévoyaient les valeurs républicaines. L’action citoyenne avait perdu de sa force dynamique. Ce vote traduit la double fracture sociale et civique de la société française.
C’est dans un militantisme du quotidien, en reconstruisant un tissu associatif, en redonnant un sens à l’action militante que nous ferons reculer l’extrême-droite.
Paris, le 10 février 1997